La première Maison Zéro Déchets ouvre à Paris

Nichée dans le 18e arrondissement, cette maison intégrera une boutique dédiée aux produits phares pour réduire le poids des poubelles des Français, mais aussi un espace de rencontre ou sera organisée une pléthore d'événements, et où seront réunis tous les acteurs du zéro déchets.
Giulietta Gamberini
Une partie des locaux sera louée à l'année par Zero Waste France, et pourra l'être par toute association meneuse de projets dans ce domaine.

En juin 2016, le premier Festival Zero Waste avait rencontré bien plus de succès que prévu. 5.000 personnes avaient participé aux 200 conférences et ateliers organisés pendant trois jours au Parc de la Villette de Paris par l'association Zero Waste France, afin d'informer sur le mode de vie zéro déchets. Un an plus tard, l'héritière légitime de cette réussite voit le jour dans le 18e arrondissement: une première "Maison Zéro Déchets", où l'oeuvre de sensibilisation, formation, partage de solutions pour réduire la production d'ordures individuelle et collective pourra être menée tous les jours de l'année.

Livres et emballages consignés

Inaugurée le 1er juillet, la "maison" sera le théâtre de trois types d'activités. Dans un premier espace boutique, seront mis en ventes les produits permettant de remplacer les principaux biens jetables qui alourdissent les poubelles des Français: sacs à vrac, gourdes, boites à repas, protections hygiéniques lavables, mouchoirs et cotons réutilisables... Déjà testés lors du festival, ils sont l'oeuvre d'une sélection de quelque 800 entrepreneurs dont l'activité permet la réduction des déchets et que Zero Waste France réunit en réseau depuis 2013 (GaspaJoe, Lamazuna, Squiz, Pachamamai, Bbinox, Cookut, MonBento, Vers la terre...).

> Lire aussi : Squiz : les gourdes de compote qui conjuguent économie circulaire et made in Europe

La boutique intégrera une petite librairie avec quelques ouvrages pédagogiques des Editions de L'Echiquier, ainsi qu'une épicerie, où ne seront proposés que des conserves, plats cuisinés et boissons en emballages consignés, qui pourront ensuite être ramenés. "L'objectif est de démontrer qu'y compris dans le domaine de la restauration hors-domicile, des solutions [imaginées par des entreprises telles que Confiture Re-belle, Club Maté, I-lunch et Monsieur Ticicote, NDLR] existent au niveau local", explique la présidente de Zero Waste France, Flore Berlingen. La boutique sera d'ailleurs également le lieu où emprunter le OuiKit: un kit de vaisselle réutilisable pour des événements privés ou collectifs.

Conférences et "troc parties"

Un deuxième espace sera consacré à une variété d'événements : des ateliers pratiques de "Do it yourself" (cosmétiques, produits d'entretien etc.) aux soirées conférences, des troc parties à thème aux projections débats, en passant par les soirées dédicaces et networking entrepreneurs/chercheurs d'emploi. Pendant les seuls premiers trois mois d'été, 50 rencontres sont prévues, gérées par une équipe bénévole d'une cinquantaine de personnes. L'objectif est de sensibiliser, donner les outils, mais "aussi de faire rencontrer les acteurs du zéro déchets", souligne Flore Berlingen. Une partie des locaux sera d'ailleurs louée à l'année par Zero Waste France, et pourra l'être par toute association meneuse de projets dans ce domaine.

Des finances propres

Initié par Zero Waste France, le projet est en effet aujourd'hui piloté par une autre association dédiée, qui réunit aussi deux autres acteurs : Zero Waste Paris et un collège de contributeurs parmi lesquels l'antenne parisienne de l'ONG Surfrider et le collectif OuiShare. Lancé grâce à une campagne de financement participatif qui en novembre 2016 a réuni 800 contributeurs, et subventionné pour les travaux de rénovation des locaux par la mairie de Paris, il a toutefois été conçu pour marcher dorénavant sur ses propres jambes : grâce notamment aux recettes des ventes de la boutique, de la participation demandée pour certaines événements, mais surtout de la location des espaces.

Le chiffre d'affaires prévu, de 400.000 euros par an, doit permettre l'emploi d'une coordinatrice des activités à temps plein. Pour le reste, le modèle demeure celui, associatif, du bénévolat. Une formule dont Flore Berlingen se dit prête à donner la recette à tout acteur souhaitant essaimer ailleurs en France.

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2017 à 2:07
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Encore de la com et du sophisme...

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