Le phénomène est chiffré. Le rythme d'augmentation annuelle de CO2 dans l'atmosphère, pour l'essentiel lié à la combustion des énergies fossiles, a été multiplié par trois depuis les années 60, comme l'indique un rapport sur l'état du climat publié mercredi par les autorités américaines. En 2022, l'atmosphère de la Terre contenait en moyenne 417 parties par million (ppm) du principal gaz à effet de serre, le CO2. Soit 2,2 ppm de plus qu'en 2021, d'après ce bilan annuel international piloté par l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Si les variations annuelles peuvent être fortes, cette augmentation en 2022 colle à la moyenne des années 2010 (2,4 ppm par an en moyenne), soit trois fois plus que la croissance moyenne mesurée dans les années 60 (+0,8 ppm/an) au sommet du volcan Mauna Loa à Hawaii.
Niveau inédit de CO2 dans l'atmosphère, depuis le paléolithique
Compte tenu de l'augmentation des émissions carbone de l'humanité, ce niveau relevé en 2022 est « le plus élevé dans les archives atmosphériques modernes et dans les archives paléoclimatiques qui remontent à 800.000 ans », affirme le rapport. « Le climat a continué à réagir à l'augmentation continue des gaz à effet de serre et au réchauffement qui en résulte », pointent les scientifiques américains.
En 2022, les températures ont dépassé des records à plusieurs endroits, notamment des pointes à plus de 50°C en Australie occidentale et 47°C dans le sud-ouest des États-Unis, tandis que la Chine subissait sa pire vague de chaleur. Refroidie dans le même temps par l'effet du phénomène naturel La Niña, l'année 2022 s'est classée comme la 5e ou 6e année la plus chaude, selon les différentes agences météo mondiales.
Malgré la Niña, les années 2015-2022 ont été les huit plus chaudes jamais mesurées. 2023 est en voie de fixer un nouveau record absolu, selon l'observatoire européen Copernicus. Les vagues de chaleur, plus fréquentes et plus intenses, ont ainsi participé l'an dernier à la deuxième plus grande perte de masse pour les glaciers de montagne depuis les premières mesures satellites dans les années 1970. Sur les flots, près de 60 % des eaux de surface ont connu au moins une vague de chaleur marine, calcule l'agence américaine. Les océans ont absorbé plus de 90% de cet excès de chaleur causé par l'activité humaine.
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