Le projet de liaison électrique France-Irlande maintenu malgré un surcoût de 550 millions d'euros

« Celtic Interconnector » qui doit mettre « fin à l'isolement électrique de l'Irlande du continent européen » coûtera finalement 1,48 milliard d'euros, auxquels s'ajoutent 141 millions supplémentaires. En dépit de ce dépassement, la Commission française de régulation (CRE) et son homologue irlandaise (CRU) ont confirmé la poursuite du projet qui doit voir le jour en 2026.
Baptisé Celtic Interconnector le projet de liaison électrique entre la France et l'Irlande doit voir le jour en 2026.
Baptisé "Celtic Interconnector" le projet de liaison électrique entre la France et l'Irlande doit voir le jour en 2026. (Crédits : Reuters)

La liaison électrique entre la France et l'Irlande verra bien le jour. C'est ce qu'a annoncé, ce jeudi, la Commission française de régulation de l'énergie (CRE). Baptisé « Celtic Interconnector », ce projet a pour objectif de mettre « fin à l'isolement électrique de l'Irlande du continent européen » en établissant un courant continu entre la France et l'Irlande, d'une puissance de 700 MW et d'une longueur de l'ordre de 575 km, dont 500 km en liaison sous-marine. Il doit être mis en service en 2026.

Un surcoût de 550 millions d'euros

Si les deux gestionnaires du réseau français et irlandais RTE et EirGrid, en charge de ce projet, ont validé sa poursuite, cela ne se fera pas au même prix que prévu initialement. Son coût prévisionnel a, en effet, été réévalué à 1,48 milliard d'euros, contre 930 millions en 2019, et auxquels s'ajoutent 141 millions de provisions pour risques, soit plus de 550 millions d'euros supplémentaires. Selon la Commission française de régulation de l'énergie (CRE), cette hausse s'explique par « des tensions sur les marchés de fournitures (câbles et stations) ».

La CRE et son homologue irlandaise la CRU (Comission for regulation of utilities) devaient réexaminer l'opportunité d'investir dans le projet et la répartition des surcoûts en cas de dépassement du budget initial de plus de 20%. Celle-ci a donc été confirmée dans une délibération parue, ce jeudi. « La CRU et la CRE réaffirment l'opportunité d'investir dans le projet au regard des bénéfices attendus et des externalités vis-à-vis des objectifs européens, notamment en termes de solidarité et de sécurité d'approvisionnement », indique le compte-rendu cette délibération.

Favoriser les énergies renouvelables

« Celtic Interconnector » devrait notamment permettre de favoriser les énergies renouvelables et de limiter le recours au gaz irlandais, mais aussi de faire des économies sur les coûts de production d'électricité et de réduire les volumes d'électricité renouvelable perdus à cause des surplus de production, souligne la CRE. « Le projet présente également un intérêt stratégique important, à savoir l'établissement d'un lien physique direct entre le réseau électrique irlandais et celui du reste de l'UE, dans un contexte de sortie du Royaume-Uni de l'UE », ajoute-t-elle.

Le 18 septembre dernier un arrêté de la ministre de la Transition énergétique, daté du 26 août, avait été publié au Journal officiel, déclarant l'interconnexion électrique « Celtic Interconnector » d'utilité publique.

Lire aussiBrexit: une interconnexion électrique entre la Bretagne et l'Irlande déclarée d'utilité publique

Les commissions ont également confirmé la répartition des coûts, de 65% pour EirGrid et 35% pour RTE, jusqu'à 1,18 milliard d'euros environ, puis « un partage à 50/50 ». L'aide financière européenne de 530 millions d'euros est aussi répartie entre EirGrid et RTE, 65% pour l'un et 35% pour l'autre.

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Commentaires 8
à écrit le 12/11/2022 à 6:37
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Plus un système constitué d'éléments au fonctionnement aléatoire est étendu, plus il est instable.

à écrit le 10/11/2022 à 19:14
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J'ai beau relire l'article, je ne décèle pas le moindre intérêt pour la France dans cet investissement !!! Que les irlandais financent puisqu'ils en sont les principaux bénéficiaires... Que les britanniques financent puisque, via l'Irlande du Nord, i...

le 11/11/2022 à 12:39
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Dans le détail, l Irlande est tenu contractuellement de ne pas exporter l’électrique en Gb et de ne pas se connecter au réseau de Belfast sinon pas de sous de l’ Europe ( qui a bien compris l’ entourloupe possible) De toute façon les quantités auto...

à écrit le 10/11/2022 à 17:12
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Le surcout devrait être payé par un surplus d'impôt que paierai les multinationales installées dans ce pays. Pourquoi les européens devrait payer une installation pour un pays qui pratique le dumping fiscal? Même gabarit pour Ryanair qui profite lar...

le 11/11/2022 à 12:42
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On leur exporte pas de l électrique au prix de production mais du marché Cdlmt

à écrit le 10/11/2022 à 16:57
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Complètement anachronique, comme projet. Le truc qui ne sert à rien, un projet sans doute poussé par la corruption

le 11/11/2022 à 12:41
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C est sur que votre commentaire lui ne sert à rien ….

à écrit le 10/11/2022 à 16:54
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Une offrande aux GAFAM pour mieux surveiller les européons...

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