Alors que le président de la République a annoncé, s'il est réélu, la relance du nucléaire en France, avec la construction de 14 nouveaux réacteurs dont 8 en option, les questions ont surgi tous azimuts. En effet, alors que l'EPR de Flamanville n'en finit plus d'accumuler déboires sur déboires, et alors que la dernière mise en service d'un réacteur remonte à une vingtaine d'années, la faisabilité industrielle est une inconnue. Mais, avec une facture qui devrait atteindre plusieurs milliards d'euros, la question du financement de ce "chantier du siècle" semble encore plus incertaine. Et le groupe EDF a lui-même tiré la sonnette d'alarme sur les difficultés financières qu'il traverse.
Ce mardi, face à ces incertitudes, le ministre des Finances Bruno a mis l'accent plutôt sur l'ouverture d'esprit avec lequel l'exécutif aborde le problème, assurant que toutes les options sont sur la table concernant l'avenir d'EDF, y compris la nationalisation totale.
Sur BFM Business, Bruno Le Maire, répondant à qui l'interrogeait sur l'éventualité de nationaliser l'entreprise de production d'électricité déjà détenue à 84% par l'État, déclarait: "Si toutes les options sont sur la table, elles sont toutes sur la table."
Virage à 180 degrés
Cette position du ministre de l'Economie marque un véritable changement discours : en janvier, des sources au ministère des Finances avaient précédemment déclaré qu'il n'était pas prévu de nationaliser EDF.
« Il n'y a pas de scénario de cette nature sur la table », avait déclaré une source du ministère en janvier.
S'agissant des moyens, le président Emmanuel Macron avait déclaré la semaine dernière que la renaissance du nucléaire français - qui constitue un virage politique majeur intégrant prolongation de la durée de vie des anciens réacteurs et construction de jusqu'à huit nouveaux réacteurs EPR2 - serait dirigée par EDF. L'énergéticien annonçant de son côté avoir commencé à embaucher plus de 15 000 personnes cette année.
Mais les actions d'EDF ont perdu près de 40% de leur valeur en tant que freins pour protéger les consommateurs français de la flambée des prix de l'électricité, ajoutée à une série de revers techniques qui ont forcé l'utilitaire à arrêter un certain nombre de ses réacteurs nucléaires.
Dans l'interview de mardi, Le Maire a réaffirmé que le gouvernement soutiendrait le géant français de l'électricité.
"Nous serons là (pour EDF) et nous déciderons ensemble quelle est la meilleure option", a déclaré Le Maire.
L'action EDF s'est échangée en hausse de 2,5 % en début de séance après l'interview de Le Maire.
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