Grève chez TotalEnergies : seules 16,9% des stations-service en difficulté d'approvisionnement

Malgré l'essoufflement de la mobilisation dans les sites pétroliers de TotalEnergies, où les grévistes ont commencé à reprendre le travail, l'incertitude sur l'approvisionnement en carburant à l'approche des vacances scolaires n'est pas encore levée ce jeudi. La grève a, d'ailleurs, été reconduite à la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville jusqu'au 27 octobre.
Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations, le gouvernement a une nouvelle fois réquisitionné des salariés pour travailler mercredi sur le site de Feyzin.
Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations, le gouvernement a une nouvelle fois réquisitionné des salariés pour travailler mercredi sur le site de Feyzin. (Crédits : Reuters)

[Article mis à jour jeudi 20 octobre à 17H00]

À la veille des vacances de la Toussaint qui débutent vendredi 22 octobre jusqu'au 7 novembre, les professionnels du tourisme et loisirs guettent toujours le retour à la normale dans les stations-service. Si celui-ci n'est pas prévu pour tout de suite, la grève s'affaiblissait progressivement, ce jeudi, avec seulement deux sites encore en grève. Le mouvement a, néanmoins, été reconduit à la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville (Seine-Maritime), qui assure habituellement 12% de la capacité de raffinage de France, jusqu'au 27 octobre. C'est à cette date que TotalEnergies doit annoncer ses résultats du troisième trimestre, « à moins que la direction ne nous contacte avant », a annoncé Ludovic Desplanches, élu CGT, à l'issue d'une assemblée générale. Les grévistes demandent de négocier avec la direction locale. Le dépôt de Feyzin (Rhône) était, lui aussi, toujours bloqué et les salariés devaient se prononcer à nouveau à la mi-journée sur la reconduction ou non du mouvement.

16,9% des stations concernées par des difficultés d'approvisionnement

Concrètement, cet essoufflement se traduit par une baisse du nombre de stations-service concernées par des tensions d'approvisionnement en carburant. Selon le ministère de la Transition écologique, elles n'étaient plus que 16,9% contre 20,3% la veille et 24,8% mardi. De quoi dégager l'horizon pour les vacances de la Toussaint. La situation est encore tendue toutefois en Auvergne-Rhône-Alpes (25,0%), en Bourgogne-Franche-Comté (29,0%) et en Ile-de-France (25,5%).

D'après le groupe Vinci Autoroutes, au moins 90% des stations-services de son réseau étaient en mesure de fournir du carburant, mercredi : « La continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil. »

Deux sites TotalEnergies toujours en grève

« La situation continue à s'améliorer nettement, avait affirmé mercredi la Première ministre Elisabeth Borne. Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes, mais la dynamique est là et je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail. » Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations, le gouvernement a une nouvelle fois réquisitionné des salariés pour travailler mercredi sur le site de Feyzin.

« Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles », a assuré la Première ministre. Ce site était déterminé mercredi soir le dernier, avec celui de Normandie, à Gonfreville en Seine-Maritime (raffinerie et dépôt) à poursuivre la mobilisation. D'après le délégué syndical CGT du site, Pedro Afonso, 195 camions sont sortis du dépôt dans la journée. Sur place, « les salariés grévistes ne lèveront pas la grève tant qu'ils n'auront rien de concret sur la table », a déclaré le responsable syndical, à l'issue d'une réunion avec la direction locale, estimant que la position de cette dernière évoluera « dans les prochains jours si et seulement si la grève continue ».

Pas de « retour à la normale avant la semaine prochaine »

Reste que, selon Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, « il n'y aura pas de retour à la normale avant la semaine prochaine ». « Il faut distinguer l'amélioration perceptible, qui est très rapide - c'est vraiment un ou deux jours - du retour à la normale, qui prend un peu plus de temps », avait déjà pu expliquer Olivier Gantois, président de l'Union françaises des industries pétrolières (UFIP Energies et Mobilités). « Il faut remettre les unités de fabrication en service, il y en a qu'il faut remettre sous pression, en température, des unités avec des niveaux de risque importants ». Autre facteur d'amélioration, « dès lors que le conflit s'arrête, les achats de précaution s'arrêtent également ».

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 20/10/2022 à 19:57
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Bon, ils sont toujours aussi ultra-minoritaires même si on prend bien soin de ne plus nous donner des chiffres très précis sur le nombre de grévistes par rapport au nombre de salariés du site. Et en attendant, on subit toujours la tyrannie d'une mino...

à écrit le 20/10/2022 à 8:54
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Avec des demi-mesures cela donne de l'essouflement rêvé ! ;-)

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