Grève dans les raffineries : deux stations sur dix concernées par des pénuries de carburant

Après 30% le week-end dernier, seulement 20,3% des stations-service de France connaissaient des tensions d'approvisionnement ce mercredi à 13h. Plus tôt dans la journée, la grève a été reconduite à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher, près du Havre (Seine-Maritime) mais son arrêt a été voté au sein du site de Donges en Loire-Atlantique. Le syndicat a affirmé avoir proposé un « protocole de fin de conflit » qui a, selon lui, été refusé par la direction du groupe.
La CGT n'a pas signé l'accord qui prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros
La CGT n'a pas signé l'accord qui prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros (Crédits : ERIC GAILLARD)

[Article publié le 19 octobre et mis à jour à 17H25]

La grève s'affaiblit chez TotalEnergies. En témoigne le nombre de stations-service qui connaissent des tensions d'approvisionnement en carburant : passé de 30% le week-end dernier à 22,8% au niveau national mardi soir, le chiffre était redescendu à 20,3%, ce mercredi, à 13 heures, a indiqué le ministère de la Transition écologique. De son côté, le groupe Vinci Autoroutes a assuré, dans un communiqué, que « la continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil ».

Malgré ce début de détente, « il reste encore trois régions sur lesquelles il va falloir remettre encore de l'énergie : l'Ile-de-France est encore aujourd'hui au-dessus de 30%, Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes. C'est pour cette raison que nous réquisitionnons ce matin (mercredi, ndlr.) le dépôt de Feyzin pour permettre de soulager l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté », pointait néanmoins la ministre Agnès Pannier-Runacher, ce mercredi matin, en mettant de côté le cas de l'Ile-de-France où les blocages sont d'après elle le fait de difficultés de « logistique ».

Deux raffineries et quatre dépôts en grève

Après trois semaines de mobilisation, la CGT a annoncé, en début d'après-midi, la reconduction de la grève à la raffinerie de Gonfreville-L'Orcher, près du Havre en Normandie (Seine-Maritime). À l'issue d'une assemblée générale qui a réuni plusieurs dizaines de salariés, la grève a été reconduite « après un vote très largement majoritaire », a déclaré à l'AFP le secrétaire général CGT de la plateforme normande, Alexis Antonioli.

À l'inverse, la fin de la grève a été votée à la raffinerie TotalEnergies de Donges en Loire-Atlantique, a annoncé le secrétaire CGT Fabien Privé Saint-Lanne. « En responsabilité et en conscience, l'arrêt de la grève a été annoncé pour le personnel d'exploitation à compter de 13h et pour le personnel de jour à compter de 17h », a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une assemblée générale.

Au total, les mouvements de grève concernent désormais deux raffineries sur sept et quatre gros dépôts sur les quelques 200 que compte la France : la raffinerie de Gonfreville-L'Orcher et son dépôt, la bioraffinerie de La Mède et son dépôt, le dépôt de Dunkerque et celui de Feyzin, a précisé le ministère de la Transition écologique, en fin de journée. Concernant la raffinerie de Feyzin, le ministère précise qu'elle est à l'arrêt pour des raisons techniques.

Lire aussiCarburants : fin de la grève à la raffinerie de Donges en Loire-Atlantique, reconduction à Gonfreville en Normandie

« Protocole de fin de conflit »

La CGT a dit avoir proposé, ce matin, à la direction du groupe un « protocole de fin de conflit ». Cette proposition demandait « la mise en place de négociations sur l'emploi et les investissements, des négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes », ainsi que des « garanties sur l'absence de répression vis-à-vis des grévistes », a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies. Selon lui, la direction a refusé cette proposition, ce que TotalEnergies, interrogé par l'AFP, n'a pas immédiatement pu confirmer.

Pour rappel, le syndicat n'a pas signé l'accord qui prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros. La CGT réclame 10% d'augmentation pour compenser l'inflation prévue cette année et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe pétrolier en 2021.

Un accord signé avec les industries gazières et électriques

Dans le reste du secteur de l'énergie, la CGT a signé un accord de branche avec FO et la CFDT portant sur des augmentations dans les industries gazières et électriques (IEG). Ce qui constitue une première étape pour l'ouverture de négociations salariales en bonne et due forme dans les 157 entreprises concernées dont EDF et Engie. Cet accord prévoit une augmentation générale du salaire national de base de 3,3% en deux temps, avec une rétroactivité de 1% au 1er juillet 2022 et le solde de 2,3% au 1er janvier 2023

 (Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 19/10/2022 à 22:44
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Étrange qu'il y est soit disant si peu de station non ravitaillees. Expliquez moi p9urquoi à Bourges, Nevers, Moulins et dans les camp1gnes autour, qui sont dans 2 régions au centre, pourquoi il y a pas plus de 6 à 8 stations avec du carburant...

à écrit le 19/10/2022 à 18:52
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c'est normal qu'il n'y ait que 20% contre 30 la semaine passee, vu que la semaine passee, les gens se sont precipites, pour faire des stocks qu'ils vont mettre avec le riz, les pates, les masques et les 40 pots de moutarde et 8 litres d'huile de tour...

à écrit le 19/10/2022 à 17:03
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La CGT s'ingère dans la stratégie d'entreprise au détriment des actionnaires détenant le capital et tu m'étonnes que Total refuse tout net le terrorisme syndical...

à écrit le 19/10/2022 à 9:38
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Il importe de casser cette grève, afin que l’on ne remette pas le couvert dans six mois: aucune indemnité sur les jours chômés, et licenciement des ultras!

à écrit le 19/10/2022 à 8:58
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Il est inadmissible que 90 personnes réparties sur 5 sites de raffineries et un dépôt puissent bloquer l'application d'un accord majoritaire dans l'entreprise et bloquer la France entière. La tyrannie des minorités n'est pas l'Etat de droit : c'est ...

le 19/10/2022 à 15:32
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👍

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