Emmanuel Macron, "très old school" aux yeux du patron de E.Leclerc

Michel-Edouard Leclerc estime que le gouvernement s'immisce dans les négociations commerciales de façon indue. Comme à son habitude, il n'a pas mâché ses mots.
Marina Torre
Lors de la crise des éleveurs pendant l'été, Michel-Edouard Leclerc avait déjà taclé la ministre du Commerce.

Le prochain round de négociations commerciales s'annonce plus musclé que jamais. Déjà, les "petites phrases" commencent à fuser. Ainsi Michel-Edouard Leclerc - qui n'a pas pour habitude de mâcher ses mots - a-t-il déclaré:

"Après Montebourg qui voulait nous botter les fesses l'an dernier, Ségolène Royal qui voulait récupérer ce qu'on fait depuis des années sur le gaspillage alimentaire tout en nous faisant la morale, voilà Emmanuel Macron, très "old school", qui vient vanter l'action de la DGCCRF et vient nous dire "je vous tiens au bout de mon fusil".

Le patron du réseau créé par son père reproche au gouvernement de s'immiscer dans les relations commerciales entre les grands distributeurs et leurs fournisseurs. Il s'exprimait lors d'un discours clôturant le congrès annuel organisé par le magazine spécialisé LSA, et prenait la parole quelques heures après le ministre de l'Economie. Emmanuel Macron, lors de cette même journée, a fait savoir qu'il "userait de [son] pouvoir d'assignation" si des ententes ou des "pratiques restrictives de concurrence" se faisaient jour lors des prochaines négociations commerciales entre centrales d'achat et fournisseurs.

Leclerc condamné

Au printemps, Bercy avait déjà dénoncé des "abus" de la part des distributeurs après la condamnation de E.Leclerc par la Cour d'appel de Paris pour des  "déséquilibres significatifs" dans les négociations de 2009 et 2010. Le groupe a dû rembourser plus de 60 millions d'euros à des fournisseurs.

Michel-Edouard Leclerc, de son côté, fait en outre référence à la crise agricole estivale  pendant laquelle le gouvernement a réuni les acteurs en présence pour tenter de fixer des prix du porc supérieur à celui du marché afin de mieux rémunérer les éleveurs. Sur ce sujet, il a déjà exprimé sans prendre de pincettes ses positions concernant l'action du gouvernement

>> Crise des éleveurs : Michel-Edouard Leclerc tacle la ministre du commerce

Le patron du réseau E.Leclerc a enfin pris pour cible Bruno Lasserre. Ce dernier, qui préside l'Autorité de la concurrence, a prévenu le 7 octobre qu'il surveillerai de près les distributeurs. Leurs alliances, opérées dès 2014 pour mutualiser les achats et peser plus lourds face aux fournisseurs de marques nationales ont déjà fait l'objet de mises en gardes de la part de l'Autorité. Aucune n'a fait l'objet de sanction pour l'instant. Mais, à quelques semaines du début de la période officielle des négociations entre fournisseurs et centrales d'achats, cette éventualité tient lieu de chiffon rouge.

Marina Torre

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Commentaires 3
à écrit le 08/10/2015 à 18:38
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Peut-être "old school" Emmanuel Macron, mais étant jeune ministre à son premier poste, au milieu de l'establishment socialiste sans l'être, donc vulnérable, il fait et a fat plus que les dinosaures idéologiques qui ont largement dépassé l'âge de la ...

à écrit le 08/10/2015 à 14:55
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Pour oser critiquer des ministres, et dire de telles choses, E. Leclerc se croit inattaquable et intouchable ?

à écrit le 08/10/2015 à 13:34
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Les services achats des grands groupes français sont réputés pour leur dureté. Il y a un niveau anormal de chômage en France. Un rapport de cause à effet entre les deux ?

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