L'offre de Spodis (JD Sports) retenue pour le rachat de Gap France

La société Spodis, appartenant au britannique JD Sports, a été retenue par le tribunal de commerce de Grenoble pour reprendre une grande partie des activités de Gap France. L'enseigne faisait partie depuis 2021 de la galaxie de marques détenues par l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, en pleine tourmente financière. Spodis s'est engagée à sauvegarder près de deux tiers des emplois et à ne procéder à « aucun licenciement économique pendant deux ans ». Le parquet a par ailleurs écarté la possibilité d'un plan de redressement.
Lors de son placement en redressement judiciaire début mars, Gap affichait un passif de près de 6 millions d'euros. Ce passif est passé à plus de 34 millions au jour de l'audience du 26 avril.
Lors de son placement en redressement judiciaire début mars, Gap affichait un passif de près de 6 millions d'euros. Ce passif est passé à plus de 34 millions au jour de l'audience du 26 avril. (Crédits : Reuters)

Le sort de Gap France est désormais connu. Pour rappel, l'enseigne, qui fait partie de la galaxie de marques détenues par l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, avait été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble début mars. Et c'est l'offre de Spodis, société appartenant au britannique JD Sports, qui a été retenue. Le parquet de Grenoble l'a annoncé dans un communiqué ce jeudi 11 mai. Le montant du rachat s'élève à 300.000 euros.

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Parmi les raisons qui justifient cette décision, le tribunal a retenu « la proximité des activités de Gap (commerce de détail et habillement) et de JD Sports (commerce de détail de vêtements) et le respect de la poursuite d'activité », alors que l'offre ne faisait pas l'unanimité parmi les employés, inquiets de voir disparaître la marque Gap en France.

« La solution de reprise par Spodis donne les meilleures garanties de maintien de l'activité et de l'emploi », selon le parquet de Grenoble.

Spodis, qui exploite en France les enseignes d'articles de sport JD Sports mais aussi Size et Footpatrol, « emploie près de 2.500 salariés » et « exploite plus de cent boutiques en France », selon l'offre de reprise consultée par l'AFP. Le groupe JD Sports Fashion vient d'ailleurs cette semaine de faire une offre de rachat sur la société française Courir.

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214 emplois sauvés sur 336

Concernant les emplois, Spodis en « sauvegarde » 214 sur 336, « avec l'engagement de ne procéder à aucun licenciement économique pendant deux ans », indique le parquet de Grenoble grâce à « des prévisions d'exploitation et financières réalistes, une capacité à soutenir le fonds de roulement et des investissements sur fonds propres ».

« Les emplois repris proviennent de 19 magasins, du siège et de deux "corners", mais seuls neuf magasins sont repris en intégralité », a encore indiqué le parquet.

Les clients de Gap ne peuvent d'ailleurs réaliser des achats que dans les magasins physiques de l'enseigne de prêt-à-porter depuis le mois de février. L'activité de son site internet est en effet « momentanément » stoppée depuis « pour garantir une qualité de service suffisante », est-il indiqué sur la page d'accueil.

Un redressement écarté

La société lilloise Spodis restait le seul candidat en lice puisque Hema France et Shopinvest, qui avaient déposé une offre dans un premier temps, se sont finalement désistés. Le groupe Intersport avait quant à lui renoncé dès début avril, mais va en revanche reprendre Go Sport et 72 de ses magasins, ce qui correspond à 90% des emplois.

Le tribunal a par ailleurs écarté la possibilité d'un plan de redressement, en l'absence de « document écrit étayant le projet » de sauvetage envisagé par la société Wilsam - propriétaire de Gap France, filiale de la holding Hermione, Brands & People (HPB) du groupe de Michel Ohayon. Le tribunal de commerce a prononcé sa liquidation judiciaire, permettant la vente des magasins restants à d'autres acquéreurs.

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Lors de son placement en redressement judiciaire début mars, Gap affichait un passif de près de 6 millions d'euros. Ce passif est passé à plus de 34 millions au jour de l'audience du 26 avril.

Un patron dans la tourmente

Gap France avait été acquis en 2021 pour un euro symbolique par Michel Ohayon. L'homme d'affaires est au cœur de l'actualité depuis plusieurs mois en raison de la tourmente financière dans laquelle il se trouve. Après la liquidation de son enseigne Camaïeu (2.600 salariés) en septembre, sa holding de tête, la Financière immobilière bordelaise (FIB) s'est déclarée en cessation de paiements et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.

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Outre ses problèmes financiers, la galaxie Oyahon fait l'objet d'une enquête judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social », après « plusieurs révélations de faits délictueux » signalés par les commissaires aux comptes de Go Sport.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 11/05/2023 à 13:58
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