Les Emirats Arabes Unis se lancent dans les taxis drones

Dubaï va développer un réseau de transport de drones taxis capables d'embarquer un passager à la fois en juillet prochain. Cette initiative pourrait permettre à la métropole d'atteindre ses objectifs pour développer à grande échelle les véhicules autonomes.
Grégoire Normand
Le drone Ehang 184 au salon CES de Las Vegas en 2016.
Le drone Ehang 184 au salon CES de Las Vegas en 2016. (Crédits : Ben Smith/Wikimedia Commons/CC)

Ce n'est plus de la science-fiction. L'autorité de transports de Dubaï (Roads and Transport Authority) a profité du World gouvernment summit pour annoncer ce lundi 13 février dans un communiqué qu'il donnait son accord pour le déploiement de drones taxis dans la capitale des Emirats arabes unis à partir de juillet prochain. Actuellement en phase de test dans le ciel de Dubaï, les drones pour le transport de passagers sont donc amenés à se multiplier à partir de l'été prochain. Cette nouveauté pourrait permettre ainsi à la cité du Golfe Persique de remplir son objectif de devenir "la ville la plus intelligente du monde" à partir de 2020.

Un drone de fabrication chinoise

Le drone Ehang 184 est un véhicule aérien autonome équipé de huit moteurs électriques montés par paire. Ce matériel pèse 250 kilos et son poids en charge maximal avec un passager ne doit pas dépasser 360 kilos. Il présente une autonomie de vol de 30 minutes et peut se recharger en deux heures environ. L'engin peut voler à une vitesse d'environ 160 kilomètres/heure au maximum. Mais les autorités devraient limiter le compteur à 100 km/h en temps de circulation normale.

L'appareil est fabriqué par la société chinoise Ehang. La firme avait présenté un modèle de drone autonome au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas en janvier 2016. En présentant son drone-taxi, Ehang avait attiré les foules sur le stand du CES. Propulsé par huit hélices, cet engin évolue en totale autonomie. Le passager doit programmer au préalable son trajet sur une application avant de prendre les airs.

Sur les questions de sécurité, la porte-parole de EHANG, présente sur le stand s'est voulue rassurante. "La grande majorité des accidents aériens sont imputables à une erreur humaine ; le 184 élimine ce risque [...] En cas de dysfonctionnement, il se pose automatiquement au sol et peut même voler même si une hélice est défaillante".

Par ailleurs, le véhicule sera guidé et surveillé par un centre de contrôle à distance. En cas de problème des zones d'atterrissage sont préprogrammées sur l'ensemble du territoire survolé.

Un quart de déplacements autonomes

Dubaï affiche des objectifs ambitieux en matière de déplacement autonome. Le ministère des transports projette de voir le quart de son système de transport assuré par des moyens automatiques d'ici 2030. Pour remplir cet objectif, la RTA étudie également la possibilité de développer le système de train à très grande vitesse Hyperloop one. Les Emirats ont ainsi mené une étude de faisabilité en même temps que la Russie. Le but serait de relier Dubaï et Abou Dhabi en 12 minutes, contre une heure et demie en moyenne aujourd'hui par l'autoroute. Par ailleurs, le train du futur imaginé par Elon Musk (à la tête de Tesla et Space X) doit bientôt être testé dans des conditions réelles à Apex, au nord de Las Vegas. Le patron de Tesla en a d'ailleurs profité pour annoncé l'ouverture d'un centre régional à proximité de Dubaï. Et RTA a signé un accord avec Tesla pour acheter 200 véhicules électriques semi-autonomes. A cela s'ajoutent déjà les bus autonomes EZ10 développées par l'entreprise française EasyMile, qui circulent déjà sur certaines avenue de Dubaï depuis septembre dernier.

>> Lire aussi : L'Hyperloop d'Elon Musk bientôt testé en conditions réelles

 Avec une telle capacité de transports, la métropole pourrait bien réussir son pari en matière de véhicules autonomes. Mais la réussite des drones taxis posent encore question. La marque Ehang a fait l'objet de critiques notamment de la part de Numerama qui a déjà testé des modèles grand public présentant des problèmes de conception. Un tel déploiement de ces machines autonomes pourrait donc prendre plus de temps que prévu.

Grégoire Normand

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