Cars Macron : Voyages-sncf.com va vendre les trajets du concurrent Transdev

Le distributeur Voyages-sncf.com, filiale de la SNCF, a signé un contrat avec Isilines et Eurolines, deux filiales de transport en autocar du concurrent Transdev. Les clients de la plateforme de voyages pourront ainsi comparer les offres de Ouibus (la filiale de la Sncf dédiée au transport longue distance en autocar), avec celles de Transdev.
Mounia Van de Casteele
D'ici juillet, les clients auront accès à plus de 600 liaisons desservant près d'une centaine de villes en France et 600 destinations en Europe.

La SNCF ne craint-elle pas la concurrence? C'est la question qui semble se poser alors que le distributeur Voyages-sncf.com, que le groupe ferroviaire détient à 100%, a annoncé mardi, lors d'une conférence pendant le Salon des Transports publics, avoir signé un contrat de distribution avec Isilines. Or, la marque de Transdev lancée il y a un an, concurrence directement Ouibus, la filiale de la SNCF dédiée au transport par autocar, sur les trajets longue distance sur route.

Concrètement, à partir de ce mercredi, les clients de la plateforme Voyages-sncf.com (VSC) pourront, dans l'onglet "bus", comparer les offres de Ouibus, filiale de la SNCF dédiée au transport en autocar, avec celles d'Isilines, la marque de Transdev, et celles de la filiale du groupe, Eurolines. Progressivement, après une période de rodage technique, les internautes auront ainsi accès à plus de 600 liaisons desservant près d'une centaine de villes en France et 600 destinations en Europe.

Quatre concurrents se disputent le marché

Cette annonce semble corroborer l'ambition du distributeur digital de devenir le leader européen du "Smart tourisme", face à Captain Train, récemment racheté par Trainline.

Surtout, cela met les concurrents Ouibus et Isilines sur un pied d'égalité, dans un contexte de concurrence exacerbée, alors que la guerre des prix fait rage depuis l'entrée en vigueur de la loi Macron il y a moins d'un an. Mais la situation est en train d'évoluer, depuis l'annonce, lundi, d'un rapprochement stratégique entre Ouibus et son jeune rival Starshipper. Donnant ainsi le coup d'envoi de la concentration du secteur, où ne s'affrontent plus que quatre acteurs désormais.

Désormais, 200 autocars rouleront sous la marque Ouibus, tandis que Isilines en compte 130. "Mais cela n'est pas comparable dans la mesure où Ouibus englobe les destinations à l'international", nuance Isilines. L'entreprise revendique d'ailleurs la place de numéro un en matière d'offre, du fait de son réseau extrêmement complet.

Ce que confirme l'Arafer (l'autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) dans son rapport trimestriel publié lundi : Transdev (filiale de la Caisse des dépôts et de Veolia) ressort comme le leader du secteur, ses marques Eurolines et Isilines cumulant 41% des itinéraires commercialisés, devant l'allemand Flixbus (32%), le groupement de PME françaises Starshipper (13%), la filiale de la SNCF Ouibus (10%) et le britannique Megabus (4%).

Lire aussi : Les autocars ont le vent en poupe

Reste à conserver l'avantage au niveau de la demande. Sur ce point, Transdev estime avoir un car d'avance avec 2,1 millions de passagers transportés depuis un an en France. Et compte bien le conserver, alors que le marché est en train de décoller, d'après les chiffres publiés mardi par l'Arafer. L'observatoire note en effet une hausse de 69% des passagers au premier trimestre 2016, et une augmentation du chiffre d'affaires du secteur de 61%.

La marque de Transdev note cependant qu'il reste difficile d'être rentable, "lorsqu'un acteur (soutenu par la SNCF) qui ne craint pas les pertes, n'hésite pas à tirer les prix vers le bas".

Une problématique qui n'est pas sans rappeler celle qui existe dans d'autres secteurs, et notamment celui du transport public de personnes (TPPP), avec le géant Uber, qui s'est imposé sur le marché avec une politique tarifaire agressive, au grand dam des plateformes concurrentes, aussi bien taxis que VTC (voitures de transport avec chauffeur), mais également des chauffeurs.

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 15/06/2016 à 19:33
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Le contribuable paie pour la SNCF qui n'a aucune obligation de rendre des comptes financiers positifs !

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