Le succès d'un site de vente en ligne ne tient pas qu'aux petits prix. Monshowroom.com le démontre. Depuis sa création en 2006 par Séverine Grégoire et Chloé Ramade, ce site vend, aux prix conseillés par leurs fabricants, le meilleur de la mode féminine à la manière d'un grand magasin parisien. Parmi les marques figurent American Retro, Antik Batik, Bas & h et American Apparel. « Toutes sont des marques très publiées dans la presse féminine, mais qu'on trouve difficilement en province », explique Séverine Grégoire.

À contre-pied des e-discounters de la mode, le site a trouvé son public : des femmes entre 25 et 35 ans, folles de mode, qui, par commodité, achètent sur le Net. Elles lui ont permis d'être rentable dès son lancement et de réaliser 2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008, soit le double de celui de 2007. Dans la foulée, le site vient d'attirer de nouveaux argentiers. Détenu jusqu'ici par ses fondatrices et quatre business angels, Monshowroom.com a finalisé un deuxième tour de table de 4,3 millions d'euros auprès des fonds Alven Capital et Crédit Agricolegricole Private Equity.

embauches à la clé

Les deux fondatrices n'en sont pas peu fières. Lors de la création de leur entreprise, les banques qu'elles avaient contactées leur « avaient rigolé au nez », raconte Séverine Grégoire. Il avait alors fallu que les deux jeunes femmes âgées de 25 ans vendent chacune leur voiture et s'endettent de 16.000 euros auprès du Centre de promotion de l'emploi par la microentreprise, organisme de la ville de Marseille. Avec 56.000 euros en poche, elles financent alors 40.000 euros d'achats de marchandises, pour lancer leur site en septembre 2006. Deux mois plus tard, tout est vendu ! Début 2007, elles décrochent l'appui de quatre business angels. Tous viennent de céder leurs parts lors de l'entrée de Alven Capital et Crédit Agricolegricole Private Equity.

Avec ses 4,3 millions d'euros d'argent frais, la PME installée à Carnoux-en-Provence, près de Cassis (Bouches-du-Rhône), prévoit d'étoffer son équipe de quinze personnes et de développer son marketing. « Pour ensuite entrer en Espagne ou en Allemagne », projette Séverine Grégoire, qui avec Chloé Ramade restent majoritaire au capital. Alven Capital parle, lui, de multiplier par dix le chiffre d'affaires en cinq ans.

Juliette Garnier