Crise climatique : la production de pommes de terre en France au plus bas depuis 27 ans

En raison des événements climatiques extrêmes de cet été (canicules et sécheresse), la production de pommes de terres de conservation (qu'on peut stocker plus longtemps que les pommes de terre nouvelles) va reculer de 12,2% en un an. Les pertes de rendement se chiffreraient à 200 millions d'euros pour les producteurs.

Il a fait trop chaud et trop sec sur les champs de patates cet été : le rendement moyen des pommes de terre en France en 2022, de 39,2 tonnes/hectare, est le plus bas depuis 27 ans, ont rapporté les organisations de producteurs. « Il faut remonter à la campagne 1995-1996 et son rendement national de 38,2 tonnes/ha pour atteindre de tels niveaux », ont souligné l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) et le Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre (CNIPT) dans un communiqué.

La production de pommes de terres de conservation (qu'on peut stocker plus longtemps que les pommes de terre nouvelles) va donc reculer de 12,2% en un an, passant de 6.888.723 tonnes en 2021 à 6.047.871 tonnes cette année, selon elles.

La zone la plus touchée est le territoire de l'ancienne région Rhône-Alpes, qui voit son volume de production diminuer de 32,1% en un an, et a le rendement moyen le plus bas, à 22,9 tonnes/hectare. En août dernier, au cœur de l'épisode de canicule et de sécheresse exceptionnel qui a frappé la France et une partie de l'Europe, l'UNPT avait déjà prévu que cette année serait celle de « la plus mauvaise récolte enregistrée depuis 2000 », et chiffrait à « plus de 200 millions d'euros » les pertes pour les producteurs.

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L'agroalimentaire réclame un plan à la hauteur face à la flambée de l'énergie

« Les opérateurs sont tous impactés par la très forte augmentation du coût des engrais, de l'énergie et de la main-d'œuvre, et la production 2022 est annoncée en baisse de 10 à 15 % en raison des épisodes de canicule et de sécheresse inédits que la France a connu cette année », expliquent les acteurs de la filière plant de pomme de terre français dans un communiqué commun, publié le 19 décembre. « D'autre part, la hausse des prix de l'électricité (+ 300 % attendus en 2023) va peser fortement sur les coûts de stockage au froid ».

Des légumes aux œufs en passant par les poissons, une vingtaine de filières agro-alimentaires appellent l'Etat au secours depuis mi-novembre face à l'envolée des prix des l'énergie, s'inquiétant de l'absence d'un plan « à la hauteur » de la crise et des distorsions de concurrence au sein de l'UE.

La transformation de la betterave en sucre ou le stockage de certains fruits et légumes, par exemple, sont particulièrement énergivores. De plus, un certain nombre d'entreprises arrivent au bout de leurs contrats d'électricité, et doivent souscrire à de nouvelles offres avec des prix qui sont montés en flèche.

L'Etat a proposé plusieurs dispositifs pour faire face à cette flambée, parmi lesquels figure un « amortisseur électricité », qui prévoit la prise en charge d'une partie des factures énergétiques 2023 des TPE/PME. Pas suffisant, selon les signataires de ce communiqué, qui fustigent  « l'échec » des négociations européennes pour s'entendre sur un bouclier tarifaire, qui aurait permis d'éviter les distorsions de concurrence.

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Commentaires 3
à écrit le 24/12/2022 à 13:51
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Les "patates" cultivées en agriculture intensives sont vraiment des "patates " et surtout pas ce tubercule, la bien nommé pomme de terre. Bourrées d'engrais, de produits chimiques de conservateurs⁶ anti germes, incapables de rester ferme à la c...

le 25/12/2022 à 14:31
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Hdf des colis aux personnes âgés avec de la pâte bonne pour les chiens

à écrit le 24/12/2022 à 12:46
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he ben les pbs climatiques, ca nous change du covid ukrainien qui a la grippe a biere de la vahce folle a la moutarde de tournesol...........bon, bref, les prix vont flamber

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