Engie lève 2,75 milliards d’euros de dette obligataire pour financer des projets verts

L’énergéticien français Engie a annoncé ce vendredi avoir émis pour 2,75 milliards d’euros d’obligations vertes. Ces créances devront servir à « renforcer sa liquidité » et à financer une partie des projets d’énergies renouvelables en cours de construction et à venir.
Engie a levé 2,75 milliards d'euros de dette pour financer ses futurs projets d'énergie renouvelable.
Engie a levé 2,75 milliards d'euros de dette pour financer ses futurs projets d'énergie renouvelable. (Crédits : BENOIT TESSIER)

2022 était un grand cru pour Engie et 2023 augure déjà de suivre la même tendance. Ce vendred, l'énergéticien valorisé 31,65 milliards d'euros en bourse a annoncé, dans un communiqué, l'émission d'obligations vertes pour une somme de 2,75 milliards d'euros.

Cette somme a été récoltée avec trois emprunts différents : un prêt d'un milliard d'euros sur 7 ans avec un taux d'intérêt de 3,625%, un emprunt d'un milliard d'euros sur 12 ans avec un taux d'intérêt de 4% et enfin un prêt de 750 millions d'euros sur 20 ans, avec un taux d'intérêt de 4,25%.

« Cette émission vient préfinancer une part substantielle des besoins de financement d'Engie pour 2023 et renforce la liquidité du groupe » , indique l'énergéticien dans son communiqué, en précisant qu'il s'engage à n'utiliser les fonds que pour financer des projets durables, socialement responsables et ayant un impact positif sur l'environnement. »

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Cette émission d'obligations a rencontré un « franc succès », avec une « demande totale culminant bien au-delà des 9 milliards d'euros sur les trois tranches » ce qui a permis à Engie de fixer les prix « en ligne avec les niveaux du marché secondaire, sans prime de nouvelle émission, tout en conservant un fort taux de sursouscription (2,4x) » , précise le groupe dans le communiqué. Le directeur général adjoint chargé des finances, Pierre-François Riolacci, s'est dit dans le communiqué « heureux du franc succès de cette nouvelle émission d'obligations (...) notamment compte tenu de leurs durées longues allant jusqu'à 20 ans (...) Cela démontre la forte confiance des investisseurs institutionnels dans la stratégie d'Engie, la solidité de ses ratios de crédit ainsi que son rôle de leader dans la finance verte. »

De nombreux projets signés en 2022

Si Engie a besoin de fonds, c'est avant tout pour développer les grandes infrastructures de production d'énergie verte que l'énergéticien a signé durant tout 2022.

Le 8 décembre, le groupe français a par exemple remporté  un projet de parc éolien maritime flottant d'une puissance allant jusqu'à 2 gigawatts (GW), au large de la Californie, équivalent à l'alimentation électrique de 900.000 foyers, avec sa filiale Ocean Winds. Plus tôt dans l'année, Engie a également signé un contrat avec Renault pour alimenter son site de Douai (Nord) en géothermie. A la fin 2023, l'énergéticien entamera des travaux de forage afin de puiser de l'eau chaude (à 130-140°C) à 4.000 mètres de profondeur, pour chauffer l'usine et les machines et remplacer le gaz à 70%, ou produire de l'électricité. Autant de projets qui nécessitent des fonds importants et qui justifient la nouvelle émission d'obligations de l'énergéticien.

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Une année exceptionnelle pour l'énergéticien

Engie, dont l'État français détient près de 24%, a émis 17,65 milliards d'euros d'obligations vertes depuis 2014, précise l'entreprise, qui a vu son chiffre d'affaires bondir de plus de 85% sur les neuf premiers mois de 2022 à 69,3 milliards d'euros. La très bonne performance du groupe est surtout venue des cours élevés de l'énergie.

Cela avait conduit l'énergéticien à réviser à la hausse début novembre ses prévisions de bénéfice pour 2022. Mais le montant de la nouvelle contribution européenne de solidarité sur les profits des groupes énergétiques a quelque peu tempéré les ardeurs du groupe pour 2023, Engie estimant que cette décision aura « un impact de 1,2 à 1,5 milliard d'euros sur son résultat opérationnel » cette année. Ces mesures doivent être mises en œuvre dans tous les États membres du 1er décembre 2022 au 30 juin 2023, et seront potentiellement prolongées.

Le groupe a cependant indiqué dans un communiqué le 20 décembre qu'il « se réserve la possibilité de contester les taxes qui, selon son avis, ne respecteraient pas le cadre légal existant et introduiraient une discrimination injustifiée entre opérateurs ou technologies, notamment en Belgique et en Italie ». Il rappelle qu'en octobre, le conseil de l'Union européenne a adopté « un règlement relatif à une intervention d'urgence visant à remédier à la hausse des prix de l'énergie », via l'application d'un « plafonnement des recettes issues de la production d'électricité au moyen de technologies » dites « inframarginales ».

(Avec AFP)

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