La crise de l'énergie provoquée par la guerre en en Ukraine pourrait accélérer la transition énergétique, selon l'AIE

Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre un « point haut » dès 2025 à 37 milliards de tonnes en 2025, puis descendraient à 32 milliards de tonnes en 2050. La crise de l'énergie déclenchée par le conflit en Ukraine a eu pour conséquence d'accélérer « la transition vers un système énergétique plus durable et sûr ».
Les émissions mondiales de CO2 pourraient plafonner à 37 milliards de tonnes en 2025, pour descendre à 32 milliards de tonnes en 2050.
Les émissions mondiales de CO2 pourraient plafonner à 37 milliards de tonnes en 2025, pour descendre à 32 milliards de tonnes en 2050. (Crédits : Leon Kuegeler)

La crise mondiale de l'énergie déclenchée par la guerre en Ukraine pourrait-elle être une bonne nouvelle pour la planète ? C'est la conviction de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) pour laquelle ce conflit cause « des changements profonds et à long terme qui ont le potentiel d'accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr ». Directeur général de l'organisme, Fatih Birol, cité dans le rapport, affirme que « les marchés de l'énergie et les politiques publiques ont changé depuis l'invasion russe de l'Ukraine, pas seulement pour le temps présent, mais pour des décennies à venir ».

La « rupture » de l'Europe avec le gaz russe est arrivée avec une vitesse « que peu de personnes pensaient possible » encore l'an passé, ajoute l'AIE. Et la Russie « ne parvient pas » à rediriger vers d'autres pays ses flux de gaz qui allaient auparavant vers l'Europe.

Pour la première fois, les trois scénarios étudiés chaque année par l'Agence basée à Paris, émanation de l'OCDE, identifient un pic ou un plateau de consommation de chacune des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) qui provoquent le réchauffement de la planète. Dans aucun de ces scénarios, les niveaux d'exportation de gaz et de pétrole russe ne reviennent au niveau où ils étaient en 2021, et sa part du marché mondial du pétrole et du gaz est réduite de moitié d'ici 2030 dans l'un d'entre eux

Malgré ces efforts, les températures moyennes augmenteraient d'environ 2,5 degrés d'ici 2100

Dans le scénario central, qui se base sur les engagements déjà annoncés des gouvernements en matière d'investissements climatiques (« Inflation Reduction Act » aux Etats-Unis, « Fit for 55 » et « RePowerEu » en Europe, « Transformation verte » au Japon..), les émissions mondiales de CO2 plafonneraient ainsi à 37 milliards de tonnes en 2025, puis descendraient à 32 milliards de tonnes en 2050. Mais malgré ces efforts, les températures moyennes augmenteraient d'environ 2,5 degrés d'ici 2100, ce qui est « loin d'être suffisant pour éviter des conséquences climatiques sévères ». L'agence souligne que les investissements doivent être supérieurs à 2.000 milliards de dollars d'ici 2030 et devraient monter à 4.000 milliards de dollars pour remplir les conditions du scénario prévoyant zéro émission nette en 2050.

Elle estime massif le besoin d'investissements dans les énergies propres qu'elles soient vertes ou simplement décarbonées comme le nucléaire, et d'accélération dans certains domaines comme les batteries électriques (pour les voitures), le photovoltaïque, et les électrolyseurs qui produiront l'hydrogène destiné à décarboner l'industrie notamment. L'ancienne ambassadrice française pour le climat Laurence Tubiana a renchéri auprès de l'AFP en estimant que le rapport montre clairement que « les investissements dans les énergies propres doivent tripler d'ici 2030 et que le gaz est une impasse ».

 Lutter contre les « fractures » entre pays riches et pauvres

 De plus, pour l'agence, « des efforts internationaux majeurs sont demandés pour combler le fossé inquiétant qui se creuse entre les économies avancées et celles des pays émergents ou en développement » en matière d'investissement dans les énergies propres. « Avec une abondance de vent, de soleil et d'autres énergies renouvelables, l'Afrique peut mener le monde sur le chemin de la transition et ouvrir la voie à une souveraineté énergétique » affirme Mohammed Adow, fondateur et directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa.

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Commentaires 2
à écrit le 27/10/2022 à 10:49
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"Pourrait"? Non, irrémédiablement et par nécessité le monde énergétique va changer pour une raison fondamentale qui est que les énergies fossiles ne sont pas renouvelables. Pas pour cause de soubresauts politiques qui ne font qu'accentuer le processu...

à écrit le 27/10/2022 à 10:11
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La "transition" c'est vouloir faire les mêmes erreurs mais par d'autres moyens, contrairement à la "bifurcation", qui veut les éliminés ! :-)

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