Persévérance, le voilier ravitailleur de la station Polar Pod sera construit par Piriou

Les chantiers navals Piriou à Concarneau (Finistère) vont construire pour la société Septième Continent de Jean-Louis Étienne, le navire Persévérance. Ce voilier de 42 mètres aura pour mission de ravitailler la station dérivante Polar Pod entre 2023 et 2026. C’est le deuxième contrat remporté par Piriou en matière de bateaux à propulsion innovante. Cette diversification au service de la transition énergétique va s’intensifier en 2022.
Le Persévérance, voilier de 42 mètres de long, aura pour mission de ravitailler la station dérivante Polar Pod. Initiée par la société Septième Continent fondée par Jean-Louis Étienne, cette plateforme océanographique dérivante réalisera des prélèvements scientifiques dans le courant circumpolaire de décembre 2023 à fin 2026.
Le Persévérance, voilier de 42 mètres de long, aura pour mission de ravitailler la station dérivante Polar Pod. Initiée par la société Septième Continent fondée par Jean-Louis Étienne, cette plateforme océanographique dérivante réalisera des prélèvements scientifiques dans le courant circumpolaire de décembre 2023 à fin 2026. (Crédits : ©7C/Gagnon)

Piriou s'engagent eux aussi dans la transition énergétique avec la construction de bateaux à propulsion innovante et vélique. Ce chantier naval de Concarneau, dont l'activité s'appuie sur les métiers de la construction de navires jusqu'à 120 mètres, la réparation et le négoce, vient de remporter le contrat pour la construction du Persévérance. Ce voilier de 42 mètres de long et onze de large aura pour mission de permettre la relève des équipages et de ravitailler, tous les deux mois, la station dérivante Polar Pod.

Initiée par la société Septième Continent du médecin et explorateur Jean-Louis Étienne, qui a officialisé l'accord avec Piriou mardi 7 décembre au Nautic de Paris, cette future plateforme océanographique dérivante réalisera des prélèvements scientifiques dans le courant circumpolaire de l'océan Austral de décembre 2023 à fin 2026.

Premiers essais en mer au printemps 2023

La construction du Persévérance, dessiné par les architectes navals VPLP et Olivier Petit, démarrera en février pour une livraison début 2023. La mise à l'eau et les essais en mer sont fixés à mars 2023. Doté d'une coque en aluminium renforcé pour une navigation dans les eaux polaires et de deux mâts de 33 mètres de hauteur, la goélette disposera aussi d'une autonomie lui permettant d'assurer des missions de 20 jours avec 20 personnes à son bord (8 marins, 12 passagers).

« En complément de sa propulsion vélique, le Persévérance sera équipé d'un moteur IMO TIER III (Volvo Penta) pour répondre aux dernières normes environnementales en vigueur », détaillent les chantiers Piriou.

« Avec l'obtention de ce contrat, Piriou confirme sa capacité à innover et contribue à l'essor des navires de commerce à propulsion vélique et aux exigences de décarbonisation des transports », précise le président du groupe, Vincent Faujour, cité dans un communiqué.

15% d'activité décarbonée dans le chiffre d'affaires de 2022

Joint par La Tribune, le dirigeant confirme que pour les chantiers Piriou, spécialiste français de la construction navale toutes activités (défense, remorquage, pêche, navires spéciaux), « la propulsion vélique, et plus largement les navires décarbonés, sont un axe important de diversification. Notre service R&D travaille actuellement sur de nombreux projets de ce type, mais dont nous ne pouvons pas encore parler ». Le groupe, qui compte un millier de salariés, dont un peu plus de la moitié en France, pour 250 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, devrait annoncer prochainement de nouvelles commandes.

« Cette activité décarbonée représentera en 2022 de l'ordre de 15% du chiffre d'affaires du groupe, de 20 à 30% à horizon 2025 », pronostique  Vincent Faujour.

Une drague hybride hydrogène

Pour l'heure, elle se concentre autour de deux contrats dont l'un lié au mix électricité-hydrogène. Précédent l'accord avec Septième Continent, la région Occitanie a commandé aux chantiers Piriou en juin dernier, à l'issue d'une compétition internationale, une drague hybride hydrogène de 70 mètres, dont la livraison est prévue pour fin 2023. Conçue en collaboration avec le bureau d'architecture navale toulousain LMG Marin, cette drague aspiratrice destinée à l'entretien des ports du Golfe du Lion disposera d'une capacité de transport de 1.500 mètres cubes de sédiments. Elle pourra prélever du sable jusqu'à 32 mètres de profondeur et sera agrémentée d'un dispositif de déchargement par l'avant pour le regarnissage des plages.

Sur le plan de la motorisation, le navire intègrera une pile à hydrogène qui devrait permettre d'économiser jusqu'à 20% de la consommation en gasoil du navire. « L'intégration d'une pile à combustible, de batteries et de conteneurs de stockage d'hydrogène sur une drague, est, au-delà du bénéfice environnemental, un défi technologique qui positionne les chantiers Piriou en tant qu'acteur de la filière marine hydrogène française » se félicite Vincent Faujour. La puissance disponible de la pile à combustible sera suffisante pour permettre à l'équipage de rester à bord sans aucun groupe électrogène en service assure le groupe Piriou, qui revendique le « faible impact environnemental » de la future drague.

Questionné sur le lieu de construction du futur voilier et de la drague, en France ou sur une des implantations du groupe en Europe, en Asie ou en Afrique, Vincent Faujour précise que « les schémas industriels restent à finaliser ».

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Commentaire 1
à écrit le 09/12/2021 à 13:39
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"cette plateforme océanographique dérivante réalisera des prélèvements scientifiques dans le courant circumpolaire de décembre 2023 à fin 2026." Une excellente initiative afin de mieux connaître le phénomène qui a contredit les effets du réchauffemen...

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