En ce cinquième anniversaire de l'accord de Paris sur le climat, les maires, qui étaient encore considérés en 2015 comme la société civile aux côtés des ONG et des entreprises, semblent les mieux placés pour réaliser la transition écologique et énergétique, devant les Etats. De même qu'en première ligne depuis le début de la crise sanitaire, les élus locaux apparaissent comme les plus préparés à relancer la machine économique et à agir en matière de sécurité.
En pôle position: Anne Hidalgo et Christian Estrosi, maires de Paris et Nice, sont les premiers édiles de grande ville en qui les Français ont confiance pour prendre ces défis à bras-le-corps. C'est ce qui ressort de l'étude exclusive IFOP pour La Tribune réalisée auprès de 1.004 Français entre le 4 et le 7 décembre dernier. "Le maire est à un acteur de référence pour les Français parce qu'il respecte la promesse du politique, à savoir changer les choses et les transformer", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP.
Anne Hidalgo en tête sur le climat
Non contente d'être en tête chez les sympathisants d'En Marche, les jeunes et les écologistes, Anne Hidalgo apparaît également comme la maire en qui les sondés ont le plus confiance (40%) pour agir en faveur de climat, devant Christian Estrosi (36%). Le maire de Nice est en revanche devant la maire de Paris dès qu'il s'agit d'agir face à la crise sanitaire (47% contre 41%) et très en avance en matière de sécurité (56% versus 36%). Les deux élus locaux sont en revanche au coude-à-coude en matière de relance économique: 42% pour le premier, 39% pour la seconde.
"Ces maires multicartes bénéficient d'un effet notoriété, de la prime aux sortants et de leur capacité à être des contre-pouvoirs dans le débat politique national" décrypte Frédéric Dabi. "Christian Estrosi a subi des attentats terribles quand Anne Hidalgo, première sur le climat, est également très haute sur l'économie", ajoute-t-il.
Dans la suite du classement, figurent deux autres maires socialistes, "alors que dans l'imaginaire collectif, la gauche et l'entreprise sont deux mondes à part", relève le DG délégué de l'IFOP. La maire de Lille, Martine Aubry, arrive 2ème - à gauche -sur l'écologie et le climat et 3ème sur l'économie. Elle est suivi de près par Johanna Rolland, maire de Nantes - ville la plus attractive selon tous les classements - et présidente de l'association d'élu(e)s France urbaine, qui fait le plein auprès des CSP+ sur le climat comme des jeunes sur l'économie.
Michèle Rubirola (Marseille) en queue de peloton
"Ni connu, ni ultraconnu", dixit Frédéric Dabi, son prédécesseur à la tête des métropoles, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, satisfait, peu ou prou, un quart des Français sur chaque item. Comme Christian Estrosi, mais dans une moindre mesure, il murmure à l'oreille du président de la République Emmanuel Macron et aurait pu devenir ministre d'un gouvernement Philippe ou Castex. A contrario, le chef de l'Etat se méfie d'une Anne Hidalgo qui est en capacité d'occuper l'espace social-écologiste.
Les nouveaux maires de Lyon, Grégory Doucet, de Montpellier, Mickael Delafosse, et de Marseille, Michèle Rubirola, ferment, eux, la marche du palmarès, pâtissant de leur manque de notoriété nationale. La patronne de la cité phocéenne arrive même dernière sur la sécurité, l'économie et le climat. Le DG délégué de l'IFOP y voit l'expression "des doutes sur sa capacité à gouverner en tandem avec son premier adjoint Benoît Payan".
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