Trottinettes et vélos électriques : le recyclage des batteries s'organise

L'éco-organisme Screlec espère en recycler 50 tonnes en 2021, qui viendront s'ajouter à 30 tonnes recyclées en 2020. Le taux de recyclage pourrait avoisiner 70%.
Giulietta Gamberini
En février, la FP2M avait prévu que, en 2020, le marché français des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représenterait environ 200.000 engins à recycler et plus de 300.000 batteries.
En février, la FP2M avait prévu que, en 2020, le marché français des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représenterait environ 200.000 engins à recycler et plus de 300.000 batteries. (Crédits : Sipa)

C'est l'un des points noirs du bilan environnemental des trottinettes et des vélos électriques: la gestion de la fin de vie des véhicules et de leurs batteries, encore défaillante. En France, elle commence toutefois à s'organiser. L'éco-organisme Screlec, agréé pour la collecte et le recyclage des piles et des accumulateurs portables, vient en effet d'annoncer le lancement en France métropolitaine d'une filière volontaire de collecte et de recyclage des batteries utilisées pour la petite mobilité électrique. Son objectif est d'en collecter 50 tonnes dès 2021, qui viendront s'ajouter à la trentaine de tonnes déjà collectée en 2020.

Une convention tripartite signée en février

L'initiative est venue par les producteurs, les distributeurs et les loueurs eux-même, confrontés à des réglementations et à des exigences de l'opinion publique de plus en plus pointues, explique Screlec. En février, l'éco-organisme a notamment signé une convention tripartite avec la Fédération professionnelle de la micro-mobilité (FP2M), qui a également confié la collecte et le recyclage des engins à l'éco-organisme agréé pour les déchets électriques et électroniques, Ecologic.

Lire aussi: Dès 2020, les trottinettes électriques auront une filière de recyclage

"Le savoir-faire développé depuis vingt ans pour les piles et les batteries portables a permis de répondre rapidement à cette demande", souligne Srelec.

Des opérations ponctuelles ont ainsi pu être menées dès cette année, avec une dizaine d'adhérents à l'éco-organisme.

Une durée de vie variable

2021 doit donc être l'année de l'élargissement progressif du dispositif, avec une trentaine d'adhérents, et de la mise en place des synergies imaginées avec la collecte et le recyclage des autres batteries portables. Les particuliers pourront ainsi déposer les batteries chez leur vendeur de trottinettes ou de vélos, voire dans des déchèteries, en fonction des partenariats qui pourront être souscrits avec les collectivités. Le recyclage sera assuré dans deux centres de traitement en France (en Moselle et dans l'Aveyron) spécialisés dans les batteries au lithium. Scrélec compte atteindre un taux de recyclage de presque 70%: un bon score rendu possible par leur composition essentiellement métallique.

Quelques défis et incertitudes pèsent néanmoins sur l'avenir. Le gisement reste tout d'abord difficile à définir. En février, la FP2M avait prévu que, en 2020, le marché français des trottinettes électriques dans son ensemble (location, libre-service et vente) représenterait environ 200.000 engins à recycler et plus de 300.000 batteries. Mais la durée de vie des batteries varie en fonction de leur qualité et des modes d'utilisation. Alors qu'environ 10% des batteries reviennent après un an, et plus de 50% la 2ème année, dans la location et le libre-service, la durée de vie d'une batterie de trottinette est de trois à six mois, calcule la FP2M. Screlec estime toutefois que 50 tonnes correspondront à 10% des mises sur le marché, et à bien plus par rapport aux batteries en fin de vie.

Une évolution de la réglementation en vue?

Un défi est également de type technique. Assurer la sécurité de la collecte implique en effet une conception particulière des contenants, et une coopération avec les déchèteries, amenées à stocker les batteries, ainsi qu'avec la filière des déchets électriques et électroniques, lorsque les batteries sont collectées avec l'ensemble du véhicule. Ce défi pèsera notamment sur les projets en cours visant à développer le reconditionnement et l'allongement de la durée de vie de ces batteries, note Screlec.

Et une autre incertitude est d'ordre réglementaire. "Aujourd'hui, les batteries de la mobilité électrique sont traitées par la législation européenne comme des batteries industrielles", souligne Screlec; ce qui implique que les producteurs et distributeurs ne peuvent pas répercuter le coût de leur fin de vie sur les consommateurs via une éco-contribution. Mais la réglementation pourrait changer, et leur traitement pourrait être confié à des éco-organismes spécifiques, parie Srelec. L'éco-organisme a donc décidé d'anticiper une telle évolution.

Giulietta Gamberini

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.