Le taïwanais Foxconn étudie son implantation au Brésil

Le premier fabricant mondial de composants électroniques planche sur les perspectives d'investissement dans ce pays pour les cinq à six ans à venir.
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Avec son vaste marché et ses projets d'incitations financières, le Brésil attire les sociétés d'électronique. Après LG Electronics et Motorola Mobility, le taïwanais Foxconn, premier fabricant mondial de composants électroniques - il fournit notamment Apple, Sony, Nokia - a lui aussi indiqué qu'il étudiait un projet d'investissement dans ce pays.

« Foxconn a exprimé son intérêt pour investir 12 milliards de dollars dans la fabrication de composants d'ordinateurs et de portables au cours des « cinq à six ans » à venir, a fait savoir la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, mardi, lors de sa visite en Chine. Un groupe de travail a été formé pour étudier la proposition, a-t-elle ajouté. L'entreprise est cependant restée plus prudente sur le sujet. « Nous sommes en train de réaliser une ?importante? étude sur les perspectives d'investissement au Brésil », s'est-elle contenté d'indiquer, sans donner de précisions sur les montants en jeu.

Foxconn est très implanté en Chine, notamment dans la ville de Shenzhen où il emploie plus de 1 million d'ouvriers, soit la moitié de ses effectifs. Sa présence avait d'ailleurs défrayé la chronique l'an dernier et révélé les conditions de vie souvent misérables d'une grande partie des ouvriers chinois, alors que le groupe, confronté à une importante vague de contestation sociale, avait eu à déplorer un grand nombre de suicides. Treize ouvriers s'étaient alors donné la mort, selon les médias chinois, obligeant le groupe à relever de près de 70 % les salaires.

Retour de bâton

Le groupe est aujourd'hui confronté à un problème de coût trop élevé de sa main-d'oeuvre qui le contraint à revoir sa stratégie. Ce changement devrait se traduire par la transformation des usines de Shenzhen en centres de développement et une relocalisation de quelque 200.000 emplois dans l'intérieur de la Chine où les salaires sont moins élevés. « Ces délocalisations à l'ouest du pays ou dans le sud-est de l'Asie n'ont rien de surprenant à l'heure où les hausses de salaires rendent les activités du groupe moins rentables », souligne un analyste parisien. Selon lui, « le rapprochement avec le Brésil est également judicieux au moins pour des raisons politiques et de proximité avec les États-Unis ».

L'aspect financier devrait également entrer en jeu. Le Brésil a en effet promis de mettre en place un plan d'incitations financières à destination des fabricants de tablettes numériques. En toile de fond, le pays a une motivation certaine : devenir un important centre de production. Il envisage notamment d'en doter ses écoles publiques en vue de moderniser son système éducatif. Et surtout de créer des emplois. « La proposition de Foxconn pourrait créer 100.000 postes », s'est réjoui le ministre des Sciences et des Technologies brésilien.

Marjorie Bertouille

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