Interview : « L'Afrique du Sud est notre seconde patrie »

Entré en fonctions en février dernier, le nouveau président de l'opérateur de télécoms indien veut accélérer sa stratégie d'internationalisation.
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À 45 ans, le nouveau président de Tata Communications est sans conteste le plus jeune PDG de la galaxie Tata en Inde. Mais cette jeunesse ne doit pas faire illusion : Vinod Kumar est un homme d'expérience qui a effectué vingt ans de sa carrière dans les télécommunications. Issu du sérail (il a rejoint le groupe Tata Communications en 2004), il s'est fixé pour objectif d'accentuer l'internationalisation du groupe et son développement dans les services aux entreprises (hotline, téléprésence, etc.) en sus de la fourniture de câbles et de réseaux. Cette activité à destination des sociétés inexistantes avant 2002 représente aujourd'hui 19 % de l'activité du groupe contre 81 % pour le « marché de gros ».

S'agissant de l'international, le groupe envisage de croître tous azimuts. « Aujourd'hui, près de 73 % de notre chiffre d'affaires (1,7 milliard d'euros au 31 mars 2010) provient de l'international », souligne le patron indien, de son bureau situé à Singapour, au cours d'un entretien accordé à « La Tribune » dans la première salle de Téléprésence que la société Tata Communications a installé en France, à l'Hôtel Méridien Etoile à Paris. « Environ 40 % sont issus du monde émergent dont l'Inde (10 % si on exclut l'Inde) et 25 % d'Europe. » Et de poursuivre : « Je reste confiant sur notre capacité de faire croître notre part de marché à l'étranger sans avoir à réaliser d'acquisitions même si nous restons bien sûr toujours à l'affût d'acquisitions technologiques. »

Dès son arrivée, Vinod Kumar avait d'ailleurs été associé, en tant que directeur des affaires internationales, à l'acquisition en 2005 et 2006 de deux sociétés Tyco Global Network (TGN) et Teleglobe, le premier fournisseur de réseau IP canadien Téléglobe. Le rachat de TGN lui a permis de devenir le premier fournisseur mondial de câbles de bandes passantes sous-marins, avec 200 pays reliés.

Pas de « low-cost »

Dans les régions encore qualifiées d'émergentes, Tata Communications continue de donner la priorité à l'Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et à l'Afrique. « L'Afrique du Sud est notre deuxième maison. Nous sommes désormais un acteur domestique important sur place, avec plus de 100 salariés, poursuit le jeune PDG. Économiquement, ce pays reste le plus puissant du continent et une tête de pont idéale pour notre future expansion au Kenya, en Tanzanie et partout ailleurs ». La société a pour l'heure réalisé des investissements stratégiques en Afrique du Sud (Neotel), au Sri Lanka (Tata Communications Lanka Limited) et au Népal (United Telecom Limited).

Le pilote du groupe Tata Communications ne veut cependant pas négliger le Vieux Continent. « La crise en Europe n'a pas affecté notre activité, au contraire, la croissance est restée au cours des deux dernières années supérieure à celle du marché (+ 20 %) en raison de la volonté notamment des groupes locaux de s'installer dans les pays émergents et de réduire leurs coûts », précise-t-il, même s'il se défend paradoxalement d'être un acteur « low-cost ». L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France restent les pays à privilégier. En France, le groupe compte d'ores et déjà 50 employés - un nombre qu'il veut accroître même s'il ne dit pas à quelle hauteur - et une clientèle située pour moitié parmi les sociétés du CAC 40. Parmi elles, figurent les groupes Weldom (Auchan), Altran, Total, ou encore PSA Peugeot-Citroën et Hannover Re qui comptent 10 et 18 salles respectives installées au sein de leur groupe.

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