L'Autriche veut cesser d'importer de l'énergie nucléaire

Ayant officiellement abandonné le nucléaire depuis 1978, le pays continue d'en importer des pays voisins. Une contradiction à laquelle le gouvernement entend mettre un terme.
Copyright Reuters

C'est en 1978 que l'Autriche a décidé par référendum de sortir du nucléaire. A l'époque, une petite majorité d'Autrichiens (50,4 %) rejette l'énergie atomique. Mais rien ne prévoit alors l'interdiction d'en importer des pays voisins. Or, c'est précisément ce qui se passe depuis des années avec la Slovénie ou la République Tchèque.

D'après les ONG, l'Autriche importerait la totalité de la production de sa centrale slovène de Krsko, qui a d'ailleurs connu plusieurs incidents au cours des dernières années. Quelque 4 % de l'énergie consommée dans le pays seraient donc d'origine nucléaire. Outre les vives critiques qu'elle subit de la part des ONG, l'Autriche affiche officiellement sa volonté de devenir indépendante des énergies fossiles et des importations, et d'adopter une politique énergétique respectueuse de l'environnement et créatrice d'emplois.

Développement des énergies renouvelables

D'où un développement déjà bien avancé des énergies renouvelables. Majoritairement issues du bois et de l'hydroélectricité, celles-ci ont représenté en 2010 pas moins de 30,8 % de la consommation totale d'énergie (soit 5 % de plus qu'en 2009) et 65,3 % de celle d'électricité. Le chiffre d'affaires du secteur a lui aussi augmenté de 5 % pour atteindre 5,2 milliards d'euros. Et l'Autriche ne compte pas en rester là. Elle a ainsi récemment affirmé sa volonté d'atteindre l'indépendance énergétique, uniquement grâce aux énergies renouvelables.

L'indépendance énergétique apparaît bien comme la seule piste sûre pour s'affranchir réellement du nucléaire et d'autres pays pourraient se trouver confrontés à la même contradiction. L'Allemagne, qui se trouve dans une situation similaire, avance pour sa part qu'il est techniquement impossible de faire le tri entre les importations d'énergie nucléaire et les autres. Un paradoxe qui lui vaut les critqiues non seulement de ses propres ONG mais tout autant de ses voisins producteurs d'énergie nucléaire, à commencer par la France.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.