Franprix approvisionne ses magasins parisiens en bateau

Quatre-vingts magasins de la capitale seront bientôt approvisionnés en marchandises transportées par voie fluviale de Bonneuil (Val-de-Marne) au pied de la Tour Eiffel.
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Une fois encore, développement durable rime avec « Moyen-Age ». Mais loin du retour à la bougie caricaturé par certains, l?initiative dévoilée vendredi par l?enseigne de distribution Franprix apparaît au contraire comme une innovation.

En organisant la livraison de 80 de ses 350 magasins parisiens en partie par voie fluviale, l?opération « Franprix entre en Seine » allège la congestion des abords de la capitale, notamment l?A4 qui relie l?entrepôt de Chenevières (Val-de-Marne) à Paris. Lorsque le système aura atteint son rythme de croisière de 113.000 palettes transportées par an, il permettra d?éviter chaque année 450.000 kilomètres routiers et 14.000 heures de présence de poids lourds sur le réseau et de réduire de 37 % les émissions de CO2. Chargées dans 26 caisses spécialement conçues à cet effet (l?équivalent de 26 camions ou 450 palettes), les marchandises sont acheminées de Chenevières au port de Bonneuil, à 8 kilomètres. De là, elles embarquent sur la Marne puis la Seine pour un trajet de 20 km jusqu?au port de la Bourdonnais. A terme, Franprix prévoit se remplir complètement la barge (48 caisses), pour livrer d?autres magasins Franprix, Casino ou Monoprix.

Moins de camions, plus de manutention

Situé en plein Paris au pied de la Tour Eiffel, le port, qui date de Napoléon III, est actuellement en cours de réhabilitation et l?opération débutera fin août. L?investissement de 1,5 million d?euros à la charge de Ports de Paris prévoit aussi l?aménagement des quais alentours, qui doivent être rendus aux piétons. De là, les marchandises reprennent le camion (conforme aux normes environnementales les plus récentes) pour desservir 80 magasins dans un rayon de 4 km, dans les 1er, 2e, 4e, 7e, 8e, 15e et 16e arrondissements. « A partir d?une certaine distance, le bénéfice environnemental n?est plus intéressant », explique Hervé Daudin, directeur général marchandises et flux du groupe Casino, maison mère de Franprix. Les 26 camions qui assuraient les rotations depuis Chenevières jusqu?aux magasins parisiens ne sont plus que huit :  quatre qui font la navette entre Chenevières et Bonneuil et quatre entre le port et les magasins. Sur le plan économique, l?opération s?équilibre. Les économies réalisées sur l?immobilisation des camions sont en partie remplacées par les dépenses de manutention. Franprix estime que 7 emplois de manutentionnaires vont être créés. « Ce sont les ruptures de charges qui sont le plus délicates à gérer dans le multi-modal », observe Philippe Enguix, directeur transport de Casino.

S?il faut en effet remonter au Moyen-âge pour retrouver trace de livraison de denrées alimentaires par voie fluviale dans Paris, d?autres enseignes utilisent déjà ce type de livraison en amont de leurs entrepôts. Et Monoprix, autre enseigne du groupe Casino, a mis en place depuis 2007 un système de livraison par rail en utilisant un « sillon » disponible jusqu?à un entrepôt de la gare de Paris Bercy.

Outre le groupe Casino, Norbert Dentressangle, prestataire de transport combiné, Voies Navigables de France (VNF) et Ports de Paris participent à cette initiative. Casino envisage de dupliquer l?opération dans d?autres villes françaises aux abords encombrés et équipés d?infrastructures portuaires. On pense notamment à Lyon, Bordeaux, Toulouse?
 

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Commentaire 1
à écrit le 16/03/2012 à 18:30
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Bravo FRANPRIX : Stop les camions ! bien joué, on ira acheter chez eux, puisqu'ils sont intelligents. Merci.

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