Améliorer les performances énergétiques des bâtiments, le Grenelle de l'environnement en a fait un impératif catégorique. Pour la première fois, une étude menée par Bureau Veritas sur 150 immeubles en Europe, soit 2 millions de mètres carrés, donne une photographie de l'état des lieux. En France, la consommation énergétique des bâtiments de bureaux atteint en moyenne 230 kWh/mètres carrés/ an en énergie finale (autrement dit l'énergie facturée) lorsque l'usage des immeubles n'est pas optimisé.

En effet, de nombreux bâtiments construits au cours de la décennie 1998-2008 sont énergivores car ils ont été conçus pour être spacieux et non pas pour être économes. Les immeubles sont souvent surchauffés, surclimatisés, voire suréclairés, y compris lorsqu'ils sont dotés de façades en verre. Bureau Veritas a d'ailleurs relevé en France des consommations atteignant 477 kWh/mètres carrés/an et jusqu'à 1.100 dans un autre pays européen. Au global, en moyenne, seuls les bâtiments en Allemagne offrent de meilleures performances (158 kWh/mètres carrés/an), à comparer à 246 en Espagne et 321 au Royaume-Uni.

La lanterne rouge

Mais, dès lors que l'usage des immeubles est optimisé, autrement dit lorsque les températures de chauffage et de climatisation sont raisonnables, la consommation moyenne des bâtiments revient dans l'Hexagone à 124 kWh/mètres carrés/an en énergie finale. L'Allemagne (99) et l'Espagne (111) sont plus vertueuses, la lanterne rouge restant le Royaume-Uni (168). Cette performance intrinsèque peut être encore améliorée de 15 % grâce à des actions de rénovations légères de l'enveloppe ou des équipements (types d'éclairage, isolation, ...), relève Bureau Veritas. La mise en place d'équipements sanitaires plus performants (chasse d'eau double flux, réducteur de ression sur les robinets etc.) peut réduire de 20 % la consommation d'eau.

L'étude révèle en outre que 14 % des bâtiments de bureaux audités en France ne proposent pas aux occupants de réglage individuel de la température, que seuls 21% sont équipés d'un système de tri sélectif. Par ailleurs, 56 % n'ont pas d'équipements appropriés (garage, vestiaire, douche) pour les cyclistes et 54 % ne sont pas complètement équipés pour accueillir les personnes à mobilité réduite. Vous avez dit durables ?