Les directeurs financiers sous pression

Pression réglementaire, activisme actionnarial en hausse, responsabilités croissantes... l'environnement des directeurs financiers s'est durci au cours des dernières années. Selon une enquête réalisée par Crist Associates auprès de 657 entreprises américaines sur plus de dix ans, le taux annuel de turnover des directeurs financiers était proche des 17 % en 2005. Trois CFO (chief financial officer, directeur financier) sur quatre de l'indice Fortune 500 avaient moins de cinq ans d'ancienneté à leur poste. Les CFO américains ont en particulier fait les frais d'un contexte difficile, entre la Sarbanes-Oxley Act (SOX) et une demande accrue de retour sur investissement à court terme.Une étude réalisée par Deloitte, menée entre 2005 et 2007, semble montrer la même tendance à la volatilité chez les directeurs financiers (DAF) des sociétés françaises du SBF 120. Depuis 2005, leur turnover annuel moyen est de 12 %, avec un nombre de départs croissant d'année en année : d'un taux de rotation annuel de 8 % en 2005, on passe à un taux de 13 % en 2006 et 15 % en 2007. 36 % des sociétés du SBF 120 - dont 42 % des sociétés du CAC 40 - ont ainsi connu le départ de leur dirigeant financier entre 2005 et 2007. La durée moyenne de maintien au poste s'établit à cinq ans et sept mois.FINANCIARISATION DE LA GESTIONParallèlement, 29 % des sociétés du SBF 120 ont changé de président entre 2005 et 2007, un pourcentage qui se stabilise. Ce départ coïncide dans 57 % des cas avec celui du directeur financier. Un départ concomitant ou postérieur dans 8 cas sur 10. " Le directeur financier semble de plus en plus associé à la stratégie dans l'esprit des actionnaires, explique Antoine Reiss. C'est une illustration de la financiarisation de la gestion des entreprises. "Malgré ces statistiques, le mouvement qui touche les CFO américains ne répond pas aux mêmes raisons que celui connu par les DAF en France. En effet, plus de la moitié des directeurs financiers français en partance évoluent vers un poste de direction générale, le plus souvent à la suite d'une promotion en interne. Pour autant, tempère Jean-Pierre Bille, membre du bureau national de la DFCG, " il n'y a en général pas d'évolution véritable vers la direction générale mais une évolution du titre ". Le nouveau DAF, qui a en moyenne 45 ans contre 51 pour celui qui part, est recruté à l'extérieur dans plus de la moitié des cas, exception faite du CAC 40 où la promotion interne est favorisée.Autre différence avec les CFO américains : le turnover de cesderniers redescend depuis 2006.Il est aujourd'hui de 13 %. Aprèsla vague SOX, l'heure est à lastabilisation.
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