Le gouvernement se saisit d'un rapport Attali sous surveillance

Les ministres sont prévenus. Si l'on en croit les propos tenus par Nicolas Sarkozy lorsque lui fut remis le rapport Attali, le séminaire gouvernemental chargé d'étudier aujourd'hui la faisabilité de ses propositions devrait être une partie de plaisir. " Vous avez fait le plus difficile : réfléchir. Vous nous laissez le plus facile : agir ", avait-il déclaré. Facile ? Les propositions les plus controversées du rapport Attali ont déjà provoqué des réactions négatives. Reste donc à savoir quelles seront celles, parmi les 316 propositions du rapport, qui seront retenues par le gouvernement, sachant que certaines d'entre elles sont déjà à l'étude, le gouvernement n'ayant pas attendu ce rapport pour cogiter.C'est notamment le cas de la réforme de l'enseignement scolaire avec le projet de réforme de l'école primaire, mais aussi des propositions destinées à fluidifier le marché du travail, comme la rupture à l'amiable entre l'employeur et le salarié, qui ont en partie influencé les récentes négociations entre le patronat et les organisations syndicales. Également préconisée, la réduction des délais de paiement est en route. Hier, dans la foulée de ce séminaire, Hervé Novelli, le secrétaire d'État chargé des Entreprises, a lancé avec Yvon Jacob, le président du Groupement des fédérations industrielles, la concertation chargée de limiter à soixante jours les délais de paiement. Un texte sera proposé au Parlement au printemps avant d'être intégré à la loi de modernisation de l'économie.Le calendrier proposé par les 40 membres de la commission Attali facilitera-t-il la tâche du gouvernement ? Pas sûr. Au cours du seul premier semestre, le gouvernement doit, en plus des chantiers déjà lancés et des négociations en cours, se pencher activement sur la création d'une bourse Internet du logement social pour encourager la mobilité géographique, la restauration de la liberté des prix dans le commerce et la mise en place du très haut débit pour tous à domicile.INQUIETUDES A L'UMPLe gouvernement devra surtout convaincre du bien-fondé de certaines mesures, critiquées notamment par la majorité, inquiète à l'approche de municipales difficiles de ce volant de réformes libérales s'attaquant à certaines rentes de situation. " Tout ne sera pas automatiquement mis en oeuvre ", a déjà prévenu Éric Besson, le secrétaire d'État à l'évaluation des politiques publiques. " Je suis totalement opposé à la mise sous condition de ressources des allocations familiales ", a notamment déclaré à La Tribune Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. " C'est un catalogue de mesures qui ne sont pas expliquées et pour lesquelles il y a, pour un certain nombre de professions, et je pense avant tout à l'artisanat, des menaces réelles ", a relancé Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier ministre sur France 2. Des professions comme les artisans taxis, qui redoutent déjà les conséquences économiques et sociales de ces propositions. Et qui le font savoir.
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