CONJONCTURE + L'Insee confirme que la reprise est bien amorcée

« Reprise confirmée ». L'Institut national de la statistique ne pouvait faire plus beau cadeau à la nouvelle équipe gouvernementale. « Dans un environnement international de plus en plus favorable, l'accélération de la croissance devrait se poursuivre au second semestre », peut-on lire dans la dernière note de conjoncture de l'Insee. L'activité progresserait en moyenne de 2,3 % cette année après 1,5 % l'an passé. Mais cette moyenne masque une accélération sensible de la croissance qui dépasserait 3 % au second semestre en rythme annuel. L'équipe au pouvoir hérite donc d'une conjoncture en voie d'amélioration facilitant d'autant l'examen de passage à la monnaie unique et la lutte contre le chômage. Rythme insuffisant. Alors que 1996 s'était soldée par la disparition de plus de 10.000 postes salariés, l'accélération de l'activité permettrait de créer cette année un peu plus de 130.000 emplois dans les secteurs marchands non agricoles. Un rythme insuffisant toutefois pour espérer une décrue du chômage avant l'an prochain en raison de la forte progression (180.000) de la population active, cette année. En outre, la réduction des effectifs du contingent s'accélérerait conformément au cadre défini par la loi de programmation militaire pour les années 1997-2002. Le taux de chômage se stabiliserait donc à son niveau actuel (12,5 %) jusqu'à la fin de l'année. Quels sont les mécanismes à l'oeuvre dans cette reprise ? L'Insee pend soin de rappeler que, cette note de conjoncture ayant été élaborée dans un contexte particulier - celui d'un changement de majorité parlementaire -, les prévisions établies ne tiennent pas compte des nouvelles mesures envisagées par le gouvernement. Bénéficiant d'un environnement international particulièrement dynamique, les exportations européennes seraient encore accrues par la forte appréciation du dollar, « dont les effets différés permettraient aux pays européens de gagner des parts de marché tout au long de 1997 ». Les entreprises, après avoir fortement réduit leurs stocks l'an passé, devraient progressivement les reconstituer cette année stimulant du même coup la production manufacturière. Les variations de stocks contribueraient ainsi pour 0,3 point à la croissance au premier semestre et devrait plus que doubler dans la deuxième partie de l'année. Optimisme relatif. Pour que la reprise s'accélère, il est impératif que l'investissement des entreprises et la consommation des ménages prennent le relais des exportations et du restockage des entreprises. L'investissement des entreprises, qui joue l'Arlésienne depuis deux ans, serait bien au rendez-vous. En fait, il a même redémarré « dès le milieu de l'année dernière », indique l'Insee. Il augmenterait de 1,6 % sur l'ensemble de l'année et ne se fortifierait que modérément dans la seconde partie de l'année. La consommation des ménages devrait également « s'accélérer dans la seconde partie de l'année et, ce faisant, consolider la croissance », estime l'Insee. Peut-on compter sur une nouvelle accélération de la croissance en 1998 ? Les prévisions de l'Insee se bornant à six mois, la note de conjoncture ne dit rien sur la question. Mais une petite phrase lâchée par le nouveau directeur de la conjoncture, Roland Lescure, laisse penser que les économistes de l'Insee sont relativement optimistes sur la perennité de la reprise. Celle-ci serait en effet « assez forte » et surtout « durable ». Xavier Harel
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