La banlieue allège le contrat Vélib' de JC Decaux

Vingt mois après son lancement dans la capitale, le Vélib' part à la conquête de la banlieue. Hier, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et le député-maire de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet, ont donné le coup d'envoi du projet en inaugurant les premières stations à Boulogne-Billancourt. Gentilly, Clichy-la-Garenne, Issy-les-Moulineaux et d'autres communes suivront, jusqu'à installation complète prévue d'ici à la fin de l'été. C'est marathon qui commence pour le gestionnaire du parc de vélos en libre-service. Après avoir installé 20.600 vélos dans le Paris intra-muros, JC Decaux prévoit 3.300 nouveaux vélos pour 295 bornes dans 30 communes de la petite couronne. Mais contrairement au Vélib' à Paris, l'investissement (7,5 millions d'euros) est cette fois financé par la Mairie de Paris.JC Decaux a saisi ce nouveau contrat, où il n'est que prestataire de service, pour rééquilibrer ses engagements avec la Mairie de Paris. Car si le Vélib' a réussi à s'imposer dans les rues de la capitale, l'entretien du réseau coûte plus cher que prévu. Sur Paris, JC Decaux a financé l'installation du parc et son entretien, obtenant en contrepartie l'exploitation pendant dix ans des plus de 1.600 panneaux publicitaires. Une activité qui a rapporté au numéro deux mondial de l'affichage quelque 57 millions d'euros en 2008. De son côté, la municipalité récolte le fruit des abonnements et des locations des deux-roues, qui ont représenté 15 millions d'euros en 2008. Mais avec 7.800 vols, et 11.600 dégradations partielles ou totales enregistrées depuis juillet 2007 sur un total de 20.600 vélos, le coût de fonctionnement a dépassé tous les pronostics, et pesé sur les résultats de JC Decaux en 2008. « Rapportés aux 45 millions de locations, la dégradation ou le vol n'interviennent finalement que dans 0,04 % des cas », minimise Albert Asseras, directeur général stratégie et marketing de JC Decaux.prise en charge partagéeJC Decaux a ainsi obtenu de la Mairie de Paris un partage de ces frais mal anticipés. Si le nombre de vélos cassés ou volés ne dépasse pas 4 % du parc total de Paris et sa petite couronne, JC Decaux financera seul les renouvellements. Au-delà, la Ville de Paris s'engage à contribuer à hauteur de 400 euros par vélo.Par ailleurs, la mairie parisienne et JC Decaux discutent actuellement d'une réévaluation des critères de qualités comme la disponibilité des Vélib' aux bornes, la rapidité de remplacement des vélos endommagés, etc. Autant de critères sur lesquels la Ville de Paris calcule des primes ou des pénalités appliquées à JC Decaux. « Mais on arrivait à des montants de pénalité démesurés, alors que nous sommes globalement satisfaits de la qualité de service fournie par JC Decaux », reconnaît Marie Villette conseillère transport auprès du maire de Paris. Les discussions devraient aboutir à un assouplissement des critères d'ici à la fin de l'été. À la Mairie de Paris, on se veut optimiste. « Je pense que les vagues de vandalisme exacerbées sont maintenant derrière nous », affirme Marie Villette.
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