Le « nouveau GM » ne comptera que quatre marques

La restructuration express de General Motors a démarré. En déposant hier son bilan devant un tribunal de New York, le constructeur automobile a donné le coup d'envoi d'un redressement qu'il espère rapide. GM entend sortir du régime des faillites, le fameux Chapter Eleven, d'ici 60 à 90 jours. L'essentiel des actifs du constructeur sera alors transféré à un « nouveau GM ». Le solde de ses actifs et activités jugés non désirables aura vocation à être liquidé ou vendu (lire ci-contre).Bien qu'il conserve la plupart des actifs de l'ancienne structure dont les pertes cumulées se sont élevées à 90 milliards de dollars en quatre ans, le « nouveau GM » sera métamorphosé. Le groupe « ne sera composé que de ses meilleurs marques et actifs et sera soutenu par un bilan plus solide que jamais, grâce à l'allégement significatif de sa dette et de ses coûts opérationnels », promet la direction. Délesté en Europe de sa marque Opel reprise par le canadien Magna, l'industriel se concentrera aux États-Unis sur quatre labels : Chevrolet (voitures populaires), Cadillac (luxe), Buick (modèles intermédiaires entre Chevrolet et Cadillac) et GMC (4×4, pick-ups) ? dont les productions seront réduites ?, ce qui permettra à GM de recentrer ses efforts de marketing. Grâce à l'accord scellé la semaine dernière avec ses principaux créanciers et à celui portant sur la caisse d'assurance santé de ses retraités, GM doit à terme ramener sa dette de 173 milliards à 17 milliards de dollars.La touche d'ObamaSelon l'équipe dédiée au redressement du constructeur par l'administration Obama, un GM restructuré pourra redevenir profitable lorsque le marché automobile américain repassera au-dessus de la barre des 10 millions de véhicules vendus par an. Les analystes estiment qu'en mai dernier, le marché américain s'est contracté de 35 %, ce qui, en rythme annualisé, le placera sous la barre des 10 millions d'immatriculations pour le cinquième mois consécutif. Mais, en ses meilleures années, le marché américain a dépassé les 16 millions?L'ancien numéro un mondial de l'automobile va comprimer ses coûts. Au terme de l'accord approuvé par le syndicat UAW, GM réduira ses effectifs salariés payés au mois en Amérique du Nord de 35.100 personnes à la fin 2008 à « environ 27.200 » salariés. De plus, le nombre de salariés horaires aux États-Unis sera ramené de 61.000 en 2008 à 40.000 en 2010. Le même accord prévoit que le constructeur aligne ses rémunérations sur celles de ses concurrents étrangers en Amérique du Nord, dont Toyota et Honda, afin d'économiser au moins 1,5 milliard de dollars par an. De plus, son réseau de concessionnaires, pléthorique, sera ramené de 5.969 à 3.600 unités aux États-Unis.Le gouvernement fédéral ? qui détiendra une participation de 60 % dans le nouveau GM jusqu'à ce qu'il devienne rentable ? s'est engagé à ne pas influer sur sa stratégie. Toutefois, les analystes voient dans les orientations industrielles du futur GM la marque de l'administration Obama. Le groupe entend notamment commercialiser sa Chevrolet Volt « verte » en 2010, pour produire au total quatorze modèles de véhicules hybrides, fonctionnant à l'essence et à l'électricité, en 2012. Les opérateurs de Wall Street craignent néanmoins que de tels objectifs minent la capacité du constructeur ? qui devrait retourner en Bourse en 2010 ? à renouer avec les bénéfices.Eric Chalmet, à New York
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