La filiale Opel échappe de peu à la faillite

L'Allemagne respire, pour l'instant. Après une semaine de négociations, le constructeur de Rüsselsheim tombera dans l'escarcelle de l'équipementier canadien Magna. Ce dernier est parvenu à mettre d'accord, autour de son plan de sauvetage d'Opel, GM et le gouvernement allemand. Les principaux créanciers de GM ont donné leur feu vert samedi.Concrètement, depuis hier, la société Adam Opel GmbH, qui depuis la semaine dernière détient l'ensemble des activités européennes de GM, est contrôlée par une société de fiducie. Juridiquement, la faillite de GM ne concerne donc plus Opel. Cette société de fiducie sera dirigée par un comité de cinq membres. Cette solution devrait durer six mois.Mais, pour faire face aux obligations d'Opel, Magna s'est engagé à lui verser dès aujourd'hui 300 millions d'euros. Un crédit garanti par les Länder et l'État fédéral de 1,5 milliard d'euros viendra ensuite assurer les besoins de financement d'Opel à moyen terme. À l'issue de cette période de six mois, Opel sera détenu à 35 % par GM, 35 % par les alliés russes de Magna, la banque Sberbank et le constructeur GAZ, 20 % par Magna lui-même et 10 % par les salariés. Un accord, notamment sur les brevets, a été signé entre Magna et GM. Sur le plan social, il semble que 11.000 postes sur 55.000 seraient supprimés, dont 2.500 en Allemagne.Le nouvel Opel va toutefois évoluer sur des sables mouvants pendant longtemps. L'accord entre GM et Magna n'est pas contraignant juridiquement, pas plus que les engagements sur l'emploi de Magna. L'État fédéral et les Länder se sont certes engagés à garantir dans les années qui viennent des financements jusqu'à 4,5 milliards d'euros, mais la clé du succès résidera en grande partie dans le marché russe. Car l'ambition de Magna est de s'y imposer en faisant produire des Opel chez GAZ.Au sein même du gouvernement allemand, le scepticisme s'est fait jour. Samedi, c'est le ministre des Finances, le social-démocrate Peer Steinbrück, qui a annoncé l'issue des négociations et non le ministre de l'Économie CSU, Karl Theodor zu Guttenberg. Ce dernier a ensuite ouvertement dit qu'il n'était pas convaincu par le plan de Magna et qu'il aurait préféré une faillite ordonnée pour faire repartir Opel sur de nouvelles bases.Quant à Fiat, déçu, son président, Sergio Marchionne, affirmait hier à la recherche d'un plan B après l'échec sur Opel.Romaric Godin, à Francfort
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