La Chine tente une nouvelle expérience en vue de promouvoir le yuan

Pays émergentsAprès avoir suggéré l'utilisation d'une nouvelle monnaie de réserve internationale pour mettre fin à l'hégémonie du dollar, Pékin multiplie les tentatives en vue d'internationaliser sa propre devise. C'est dans ce contexte en effet que les autorités chinoises ont lancé un nouveau « programme pilote » au sein des provinces du Yunnan et du Guangxi visant à permettre aux sociétés chinoises de réaliser leurs transactions en yuan avec dix pays d'Asie du Sud-Est. « Le but est de promouvoir les échanges avec les pays de l'Asean, a commenté Nong Rong, un des membres du gouvernement du Guangxi, « et de prémunir les sociétés contre le risque de change », a-t-il ajouté. Cette initiative est cependant loin d'être la première du genre. En peu de temps, la Chine a ouvert un certain nombre de chantiers sur ce front. Elle a évoqué sa volonté de libeller en yuans certains contrats d'approvisionnements en matières premières avec des pays d'Amérique latine ou d'Afrique. Pékin a également mis en place des accords de « swaps » pour un montant de 650 milliards de yuans (95 milliards de dollars) avec les banques centrales d'un certain nombre de pays (Argentine, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, etc.). Plus localement, ont également été menées des expériences en vue de faciliter l'usage du yuan entre Hong Kong et trois villes chinoises (Canton, Shanghai et Tianjin).Mais, quelle que soit la forme qu'elles prennent, « ces annonces s'inscrivent toutes dans la même stratégie, celle de remettre à plat le système monétaire international et de se défaire de la suprématie du dollar », estime-t-on au sein de la mission économique française à Pékin. « Toutes ces annonces s'apparentent plus à des effets de manche qu'à autre chose. Elles ont toujours l'air très novatrices, mais bien souvent ces expériences existent déjà avant leur annonce officielle et elles ne fonctionnent pas. »D'un point de vue technique, ces tentatives continuent de se heurter à la non-convertibilité de la devise chinoise et à susciter plus de questions que de réponses. « Si un fournisseur étranger se retrouve avec des yuans que peut-il en faire ? s'interroge par exemple un analyste. Le contrat risque de se résumer à du troc sans autre alternative pour le groupe étranger que celle de dépenser ses yuans en Chine. » « Dans le cadre des accords de ?swap?, qui porte le risque de change ? À quelles conditions seront-ils remboursés ? » renchérit un autre. Marjorie Bertouille
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