Tokyo et Pyongyang à couteaux tirés

La Corée du Nord tirera dans quelques heures un lanceur qu'elle affirme porter un satellite de télécommunications, mais qui sera selon toute vraisemblance un test de missile à longue portée. Ce lanceur sera tiré d'une base à 700 kilomètres des côtes japonaises. Selon CNN, Pyongyang a commencé à remplir la fusée en carburant (un missile peut être lancé trois ou quatre jours après le remplissage du réservoir). Le premier étage devrait s'abîmer en mer du Japon, tandis que le second étage doit tomber dans l'océan Pacifique, à plus de 2.000 kilomètres de l'archipel. Tokyo a promis d'intercepter toute fusée ou partie de lanceur qui menacerait de tomber sur son territoire. Dans son habituelle rhétorique fleurie, Pyongyang a prévenu : « Si le Japon perd son sang-froid et abat en vol notre satellite à des fins pacifiques, l'Armée populaire de libération déversera un orage de feu contre l'arsenal antimissile du Japon et ses installations stratégiques. »grande opacitéCe tir, effectué dans la plus grande opacité, rappelle aux Japonais le survol de leur territoire par un missile nord-coréen en 1998. Abasourdi par cette provocation, Tokyo a, depuis, investi 700 milliards de yens (5,5 milliards d'euros) dans le développement avec les États-Unis d'un système de défense antimissiles, et a adopté une loi en 2005 autorisant l'interception de missiles balistiques en cas de menace. Il y a quelques jours, le ministère de la Défense a ordonné le déploiement de batteries de missiles antimissiles Patriot dans le nord-est du Japon et autour de Tokyo, et positionné deux destroyers équipés du système de combat américain Aegis en mer du Japon et un troisième dans l'océan Pacifique. Régis Arnaud, à Tokyo
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