« Le marché français de l'électricité est émergent »

Cela fait deux ans que les Français peuvent choisir leurs fournisseurs de gaz et d'électricité. Les anciens monopoles d'EDF et de GDF-Suez sont-ils ébranlés ?La situation est différente pour l'électricité et pour le gaz. Dans le premier cas, il ne s'est pratiquement rien passé de juillet 2007 à mai 2008. À partir du moment où le Parlement a permis aux consommateurs ayant choisi un fournisseur alternatif de revenir au tarif réglementé (réversibilité), on a observé une croissance régulière du nombre de consommateurs qui optaient pour un nouveau fournisseur, de 60.000 à 70.000 par mois. Aujourd'hui, plus d'un million de sites résidentiels ont changé d'électricien. Sur un total de 30 millions de sites, on constate que ce marché est encore émergent. Pour le gaz, un million de consommateurs domestiques (sur un total de 11 millions) ont quitté le tarif réglementé et choisi une offre de marché. Mais presque la moitié (465.000) sont néanmoins restés chez GDF-Suez. Le fait qu'il n'y ait presque pas d'écart entre le tarif réglementé du gaz et son prix de marché offre plus de facilité pour ouvrir le marché.Comment se situe la France par rapport à ses voisins européens ?On ne peut pas se comparer aux autres pays européens car la France était un des rares pays avec des monopoles aussi forts. La prédominance du parc nucléaire est également un fort élément différenciant. Enfin, la France a lancé très tard l'ouverture de ses marchés énergétiques.Les Français ont-ils intérêt à aller vers la concurrence ?Tout dépend des offres qu'on leur propose. À titre personnel, j'ai estimé que c'était intéressant et j'y suis allé. Mais en France, la concurrence n'est pas naturelle dans ces domaines. Les propositions du rapport Champsaur, qui préconisent d'offrir aux fournisseurs un accès à la production nucléaire à un prix reflétant les coûts de production du parc nucléaire actuel permettraient aux nouveaux acteurs de formuler des offres de marché compétitives.D'autres mesures permettraient-elles d'accélérer cette ouverture ?Il faudrait faire un effort d'information afin que les Français sachent que ces offres alternatives existent. Le médiateur de l'énergie va lancer une grande campagne d'information à la rentrée. Le médiateur et la CRE vont en outre proposer un comparateur d'offres d'ici à la fin de l'année. Enfin, les conditions de réversibilité des choix sont très importantes. Leur simplification fait partie des éléments qui faciliteraient la compréhension des consommateurs français. En matière d'électricité, il faudrait supprimer le délai minimum de six mois en vigueur aujourd'hui. Pour le gaz, je suis plus réservé parce que le marché est d'ores et déjà plus dynamique. Rappelons que plus de 50 % du marché des professionnels (en volume) n'est plus soumis au tarif réglementé. n
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