La Caisse des dépôts individualise l'avancement de ses cadres dirigeants

Arrivé il y a dix-huit mois à la Caisse des dépôts (CDC), Jérôme Nanty vient de boucler le nouvel accord-cadre triennal sur l'emploi de l'établissement public, la structure de tête du groupe qui rassemble près de 5.000 salariés. Le bras de fer, au printemps dernier, du nouveau directeur des ressources humaines de l'institution financière, avec les organisations syndicales sur les négociations salariales, semble avoir laissé place à une période moins tendue. Ce nouvel accord qui porte sur la gestion des emplois de 2009 à 2011 n'a en effet pas suscité de levée de boucliers particulière. Alors que les partenaires sociaux ont jusqu'à aujourd'hui pour le signer, l'Unsa, majoritaire au sein du collège des fonctionnaires, lui a même déjà apporté son soutien.Ce texte porte pourtant les premières marques de la volonté de la direction de mettre la gestion des ressources humaines de l'auguste maison aux standards des grands groupes privés. La principale innovation consiste ainsi à remettre en cause le système automatique d'avancements et de promotions. Cette évolution ne touche pour l'heure que les niveaux les plus élevés de l'encadrement, c'est-à-dire environ 160 personnes dont le revenu dépasse 6.600 euros par mois. L'objectif affiché de la direction serait d'offrir à moyen terme aux 1.800 cadres de l'établissement public un supplément de motivation et de reconnaissance. Le sujet est d'autant plus sensible que les trois prochaines années devraient connaître un nombre de départs très restreint, compris entre 100 et 120 personnes. Les programmes de préretraite se sont en effet arrêtés en 2005. Les personnes nées après 1951 doivent donc prendre leur mal en patience.inquiétude syndicalePar la suite, l'allongement de la période d'activité professionnelle ne fera qu'accentuer les difficultés d'un système d'avancement automatique adapté à des carrières plus courtes, plaide la direction de la Caisse des dépôts.Pour faire face à cette évolution, l'accord inclut aussi un dispositif spécifique d'accompagnement des personnels en fin de carrière. Dans les trois dernières années de leur activité, les salariés de l'établissement public pourront réduire progressivement leur durée de travail sans perte dramatique de leur pouvoir d'achat. Jean-Philippe Gasparetto, secrétaire général de la CGT et secrétaire du comité de groupe, rappelle que « l'accord-cadre précédent prévoyait cependant un dispositif plus avantageux de cessation progressive d'activit頻. Par ailleurs, ce texte ne s'engage que sur une stabilisation des effectifs autour de 5.015 personnes, sans création d'emploi. « Il envisage même la possibilité de voir ce niveau réduit du fait du transfert de certaines missions à des structures juridiques indépendantes comme le Fonds stratégique d'investissement (FSI) », souligne Jean-Philippe Gasparetto. Cette perspective, qui inquiète les partenaires sociaux, pourrait bien expliquer leur relative discrétion : « ce texte est moins favorable que le précédent accord-cadre mais peut-être vaut-il mieux un accord défensif que pas d'accord du tout », résume un syndicaliste. n
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