La baisse des cotisations chômage divise le patronat

en novembre, 64.000 chômeurs supplémentaires au premier semestre 2009, 214.000 emplois détruits dans le secteur marchand, selon les prévisions de l'Insee. Difficile d'imaginer, dans ce contexte, que les cotisations Unedic finançant l'indemnisation des demandeurs d'emploi puissent baisser. Le scénario n'est pourtant pas improbable. Si, lors de la négociation sur l'assurance chômage, le Medef a renoncé, face à la bronca syndicale, à obtenir une baisse des cotisations au 1er janvier, il a obtenu l'inscription dans l'accord d'un mécanisme de révision automatique de ces prélèvements. Si le régime d'assurance chômage enregistre, au 1er juillet, un résultat d'exploitation semestriel supérieur à 500 millions d'euros, les cotisations baisseront.Mission impossible au vu de la forte hausse du chômage ? Pas sûr. Selon les projections de l'Unedic, un recul de 1 % du PIB en 2009 donnerait lieu à un excédent de 2,4 milliards d'euros, largement au-delà du seuil fixé par la convention. Ce résultat s'explique notamment par la faible part des chômeurs indemnisés dans les nouveaux inscrits. Ainsi, alors qu'en novembre le nombre de demandeurs d'emploi (catégorie 1) a progressé sur un an de 8,5 %, celui des chômeurs indemnisés par les Assedic n'a augmenté que de 2,1 %.Reste à vérifier les hypothèses de l'Unedic, les destructions d'emplois prévues pouvant être revues à la hausse. Autre inconnue, et de taille, l'impact de la nouvelle convention qui devrait permettre à des chômeurs jusque-là exclus de l'indemnisation de percevoir une allocation (lire ci-contre). Le coût est estimé à 270 millions d'euros sur la base de 100.000 personnes. Mais, selon certains, le nouveau système pourrait profiter à 300.000 demandeurs d'emploi supplémentaires. Malgré ces incertitudes, le Medef persiste à croire à une baisse des cotisations. « Même si l'excédent est réduit de moitié, on sera dans les clous », y assure-t-on. « Marché de dupes ! » rétorque la CGPME, qui, favorable, sur le principe, à la baisse des cotisations, estime la future dégradation des comptes trop importante pour la permettre. Sa crainte, c'est de voir le gouvernement augmenter les cotisations vieillesse, en contrepartie d'une baisse de celles de l'Unedic qui n'aurait finalement pas lieu.Deux dossiers liésCar les deux dossiers sont liés. Pour réduire le déficit de la branche vieillesse, François Fillon avait annoncé une hausse de 1 point des cotisations sur trois ans, de 2009 à 2011, compensée par une baisse équivalente des prélèvements Unedic. La première étape de ce transfert était prévue le 1er janvier 2009, (+ 0,3 point pour la cotisation vieillesse). Le gouvernement l'a retardée pour s'aligner sur la négociation chômage, en se résignant à une dégradation des comptes publics. Même avec une cotisation en hausse le 1er janvier, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) affichait déjà un « trou » considérable de 5,3 milliards d'euros pour 2009. « Ça pose clairement des problèmes pour le financement de l'assurance vieillesse, on devra travailler autrement », a déclaré dimanche le ministre du Budget, Éric Woerth, sur Europe 1.« J'aimerais que le gouvernement cesse de lier cotisations retraite et chômage. Car la baisse de celles-ci en juillet, n'est pas acquise, alors qu'il faut nécessairement augmenter les cotisations vieillesse, le plus vite possible », estime Danièle Karniewicz, présidente (CFE-CGC) de la Cnav. nparmi les inconnues : l'évolu- tion du nombre de chômeurs.
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