La grande coalition à Berlin se met d'accord sur le plan de relance bis

Les discussions autour du deuxième plan de relance allemand, qui devrait atteindre 50 milliards d'euros, sur deux ans, ont été très intenses au sein de la grande coalition au pouvoir en Allemagne. Hier après-midi, les responsables des trois partis, la CDU et sa s?ur bavaroise la CSU ainsi que les sociaux-démocrates du SPD se sont retrouvés à Berlin afin d'unifier leurs points de vue. Ces discussions promettaient d'être assez difficiles sur certains points où les deux camps ont des conceptions opposées. Le premier sujet de divergence résidedans la politique fiscale. Premier acte : dimanche soir, à l'issue de longues et pénibles discussions, la CDU et la CSU se sont mises d'accord sur un projet fiscal commun. Il s'agit d'abord de relever la limite en deçà de laquelle les revenus ne sont pas imposés, de 7.664 euros aujourd'hui à 8.000 euros. Tous les contribuables en seraient bénéficiaires, mais dans de bien faibles proportions : 51 euros par personne. Les deux partis de droite de la coalition entendent également revoir le système de progression de l'impôt pour empêcher que les augmentations de salaires ne soient englouties par le fisc. C'est bien peu au regard de la baisse massive réclamée par la CSU depuis des mois, mais le parti bavarois se disait ravi hier d'avoir converti la CDU à l'idée d'un stimulus fiscal, alors que le parti d'Angela Merkel, il y a encore quelques semaines, ne voulait pas entendre parler de baisse d'impôts avant les élections de septembre prochain. Reste que le SPD ne veut toujours pas en entendre parler, estimant que moins de la moitié des ménages outre-Rhin sont concernés. À l'inverse, les sociaux-démocrates ont préconisé pour financer le plan une hausse provisoire du taux le plus élevé de l'impôt de 45 % à 47,5 %, ce qui a provoqué des cris d'orfraie au sein de l'Union. En outre, ils préfèrent aux baisses d'impôts un recul des charges sociales, proposant l'idée d'une suppression du supplément de cotisation de sécurité sociale de 0,9 point payé par les salariés et les retraités. Charge à l'État d'injecter les 10 milliards d'euros manquants. La CDU et la CSU ne sont pas contre l'idée, mais exigent également une baisse de la cotisation patronale. D'autres propositions du SPD ont reçu un accueil assez modéré de ses partenaires, notamment la prime à la casse pour les voitures polluantes ou une prime directe de 200 euros par enfant pour tous les ménages. Si la CSU a approuvé cette dernière mesure, la CDU rappelle que les allocations familiales ont déjà été relevées en octobre. Le deuxième acte s'est joué hier après-midi. Comme l'a souligné la chancelière, Angela Merkel, le plan devrait d'abord s'appuyer sur des investissements massifs afin de relancer la machine industrielle et de sauvegarder des emplois. Sur ce point, les deux camps de la coalition se sont mis officiellement mis d'accord hier soir. Le SPD a notamment proposé la création d'un fonds de 10 milliards d'euros dans lequel les communes pourraient piocher pour financer des équipements divers. soutien aux pmeLe plan que devrait présenter le gouvernement le 14 janvier devant le parlement prévoit notamment de consacrer plusieurs milliards d'euros à la rénovation de bâtiments publics et en particulier des écoles ainsi qu'à la modernisation du réseau autoroutier. Les PME seront également soutenues à travers des financements dont le détail n'est pas encore connu. Mais sur la fiscalité, un accord rest encore à trouver.
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