La Maison Blanche dissuade les banques de renoncer trop vite aux aides

En réunissant la semaine dernière les patrons des grandes banques américaines à huis clos, Barack Obama poursuivait deux objectifs : d'abord, pacifier les relations entre son administration et ces établissements, dont le concours sera nécessaire pour redresser la première économie mondiale. Mais aussi convaincre les banques de ne pas rembourser hâtivement les fonds perçus dans le cadre du programme de soutien à la finance voté à l'automne dernier (Tarp).Interrogé sur la chaîne CNBC, le PDG de Bank of America (Bofa), Kenneth Lewis, a précisé qu'Obama avait recommandé aux banques de « s'assurer que le système financier soit en bon état » avant de rembourser ces fonds et ainsi ne pas avoir à demander plus tard une nouvelle assistance du gouvernement fédéral, sous peine de voir leurs dirigeants licenciés, a précisé hier le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Alors que médias et analystes prêtent à Goldman Sachs l'intention de rembourser rapidement cet argent public, Kenneth Lewis a déclaré voilà quinze jours qu'il espérait le faire dès 2009. Mais le patron de Bofa s'est ravisé, indiquant que « plusieurs trimestres seront nécessaires avant de saisir cette opportunit頻, dépendante de l'activité économique. Bofa avait d'abord emprunté 25 milliards de dollars l'an dernier dans le cadre du Tarp, quelques mois après avoir repris Countrywide Financial, puis 20 milliards en janvier après le rachat de Merrill Lynch. dividende pour l'ÉtatOutre les restrictions portant notamment sur les rémunérations et les acquisitions, les banques ayant bénéficié du Tarp doivent s'acquitter d'un dividende auprès de l'État. À la veille du week-end, Bofa a ainsi annoncé le versement de 713 millions de dollars de dividendes ? après avoir payé 402 millions en février ? « reflétant son engagement à rembourser les contribuables aussi vite que possible ».La semaine dernière, quatre banques régionales ? Signature Bank (New York), Old National Bancorp (Indiana), Iberiabank (Louisiane) et Bank of Marin Bancorp (Californie) ? ont ouvert le bal des remboursements des fonds du Tarp, s'acquittant au passage de 5 % d'intérêts. Le courtier Keefe Breyette & Woods a recensé 184 établissements désireux de rembourser cet argent et identifié 7 banques susceptibles de le faire sans avoir à lever de fonds : SCBT Financial, Trustmark, City National Corp., Comerica, Sterling Bancshares, Morgan Stanley et Goldman Sachs. Cette liste ne fait pas l'unanimité : « Goldman Sachs aimerait s'extirper du Tarp, mais je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'une bonne idée », remarque Christopher Whalen, directeur du cabinet Institutional Risk Analytics. « Cet établissement a dû adopter le statut de holding bancaire et, faute de disposer d'une masse critique de dépôts, il lui sera difficile de rendre cet argent rapidement », estime l'analyste. Selon lui, les banques régionales et de taille moyenne continueront à rembourser les fonds fédéraux en premier « car leur bilan n'est pas chargé d'actifs toxiques mais aussi parce qu'elles disposent justement des dépôts nécessaires » à leur solidité. nBLOOMBERG NEWS
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