Le made in France veut sa part du plan Obama

exportationsAujourd'hui, l'obamania bat son plein parmi les entreprises françaises. « Les grands projets d'investissement créent un appel d'air phénoménal dans tous les secteurs d'activit頻, se félicite Jabril Bensedrine, directeur de Triana Venture Partners, une société basée à New York aidant les PME hexagonales à se développer aux États-Unis. Spécialisée dans les biotechnologies, les technologies vertes et celles de l'information, sa société est partenaire de la conférence franco-américaine des entrepreneurs (Face) qui réunira 300 chefs d'entreprise français et américains le 25 juin à New York. Même constat favorable chez Ubifrance, l'agence pour le développement international des entreprises françaises, qui organise ce mois-ci à Paris un colloque sur les « opportunités » du plan de relance américain. Car, sur les 787 milliards de dollars de ce plan, « 500 milliards sont consacrés aux infrastructures et aux collectivités, ce dont profiteront directement ou indirectement des entreprises françaises », se réjouit Daniel Gallissaires, responsable du pôle infrastructures et industries d'Ubifrance à Chicago. Lors de ce colloque, des sociétés à pied d'?uvre aux États-Unis (Lafarge, GDF-Suez, Systra, etc.) évoqueront, en présence de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, les retombées attendues du plan Obama  : 41,3 milliards de dollars consacrés à la production électrique et aux énergies renouvelables, 29 milliards dédiés aux infrastructures routières? sans compter la modernisation du système de santé négociée au Congrès, dont comptent profiter les sociétés françaises.2.800 implantationsAlors que l'économie américaine s'est contractée de 5,7 % au premier trimestre, le plan tombe à point nommé. « Il y a eu une période de gel de six mois », rappelle Jabril Bensedrine, « mais depuis environ un mois, les attitudes changent, nos interlocuteurs parlent d'investissement et planifient la rentrée ». Daniel Gallissaires prévient : « L'économie redémarre et il faut être présent au moment où ça se passe ! »Les États-Unis restent une terre d'accueil privilégiée pour les entreprises françaises, comme l'atteste une étude réalisée par le cabinet Oco Global : ils sont la deuxième destination de l'investissement français à l'étranger (après la Chine), ayant attiré 266 projets au cours des cinq dernières années. Au total, la France se classe au sixième rang des investisseurs étrangers en stock aux États-Unis. Les sociétés françaises y comptent 2.800 implantations, responsables de 550.000 emplois. Cependant, l'année 2008 a enregistré une baisse sensible (35 projets sur les neuf premiers mois, contre 70 en 2007). En outre, l'Hexagone a pâti de la chute du dollar et du repli de la consommation aux États-Unis : au premier trimestre, les exportations françaises à destination de la première économie mondiale ont chuté de 21 % par rapport à la même période de 2008. Et sur place, des entreprises françaises sont frappées à divers degrés par la conjoncture (bâtiment résidentiel, équipement automobile, finance, etc.).Président du cabinet de conseil French-American Partners, Nicholas Dungan juge que le problème des sociétés françaises « n'est pas tant d'ordre conjoncturel que culturel. Les relations d'affaires n'ont pas souffert de la période tendue liée à la guerre en Irak », rappelle l'ancien banquier. Celui-ci estime que les entreprises françaises « n'ont pas pris la mesure du plan de relance, et que pour faire face aux concurrents locaux, comme General Electric, ou étrangers, il leur faudra renforcer leur présence commerciale ainsi que leur visibilité dans la société civile américaine ».Lors de l'adoption au Congrès de la clause « Buy American », qui restreint l'accès des travaux d'infrastructure du plan de relance aux sociétés étrangères, les Français se sont inquiétés. Daniel Gallissaires se veut rassurant : « Les sociétés ne sont pas écartées quand elles emploient et produisent sur place. C'est, de toute manière, toujours préférable pour s'imposer sur le marché américain », conclut l'expert. n
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