L'informatique aide à dépister les maladies nosocomiales

C'est une expérience scientifique et collaborative inédite qui vient de débuter dans un hôpital du nord de la France. Plus de 800 personnes ont été équipées de capteurs de contacts pour tenter de comprendre les modes de propagation des bactéries responsables des maladies nosocomiales. Ces infections contractées dans les établissements de soins touchent des centaines de milliers de personnes par an. Elles entraînent chez les malades une mortalité accrue, des séjours hospitaliers prolongés et des traitements onéreux. D'autant que certaines de ces bactéries sont résistantes aux antibiotiques.expertises croiséesBaptisé i-Bird (Individual-Based Investigation of Resistance Dissemination), cette expérimentation à grande échelle va durer six mois. Elle est le fruit d'une coopération entre l'Inserm (recherche médicale), l'Institut Pasteur (recherche en biologie), l'Inria (recherche en informatique) et l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dont dépend l'hôpital de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais). Depuis le 15 mai, le personnel et les patients sont équipés de capteurs électroniques. Cet établissement de rééducation accueille des malades issus des services de soins intensifs : ils ont donc plus de risques de porter des bactéries résistantes aux antibiotiques du fait de leur hospitalisation prolongée et des actes chirurgicaux lourds qu'ils ont subis.À chaque fois qu'un capteur entre en contact avec un autre, l'information (date, intensité) est enregistrée dans sa mémoire flash. Les données sont ensuite transmises à un serveur distant pour y être stockées. Les chercheurs en informatique vont développer des outils d'analyse et de visualisation des milliards de données récoltées au terme des six mois de l'expérience.En parallèle, les chercheurs de l'Inserm effectueront des prélèvements, durant toute la durée de l'expérimentation, chez les malades et les soignants pour déterminer notamment la présence de staphylocoques dorés. Ces prélèvements seront mis en culture pour identifier les bactéries et évaluer leur sensibilité aux antibiotiques. Grâce à cette expertise croisée, les chercheurs espèrent pouvoir estimer la part relative de l'exposition aux antibiotiques et des contacts humains dans la propagation des infections nosocomiales. Avec l'espoir d'améliorer dans l'avenir la prévention et la lutte contre ces infections.
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