Rentrée à haut risque pour l'emploi des jeunes

Hier, il était à Lille pour inciter les chefs d'entreprise du Nord à recourir à l'apprentissage. Le 22 juillet, il s'était rendu à Bordeaux pour défendre les « contrats passerelles » destinés aux collectivités locales. Plus tôt dans l'été, il s'était arrêté à Beauvais, Montargis ou Marcq-en-Bar?ul. À chacune des étapes de son « tour de France pour l'emploi des jeunes », Laurent Wauquiez assure le service après-vente des mesures d'urgence en faveur des moins de 25 ans annoncées par le chef de l'État le 24 avril dernier. Le secrétaire d'État y gagne en visibilité. Mais pas seulement. Aux yeux de l'opinion publique comme vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez sera, dans les prochains mois, comptable de l'efficacité de la politique de l'emploi.Or le secrétaire d'État sait que le léger recul du nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans en juin par rapport à mai (? 3,9 %) ne devrait être que passager. Dès la rentrée, faute de débouchés, la courbe du chômage dans cette tranche d'âge risque d'être, une nouvelle fois, orientée à la hausse. Or la batterie d'aides destinées à inciter les employeurs à embaucher des jeunes peine encore à trouver preneur.dispositif « zéro charge »Principale difficulté, les contrats en alternance. Le plan présidentiel en faveur de l'emploi des jeunes prévoit pourtant que les employeurs bénéficient du dispositif « zéro charge » pour tout nouveau contrat d'apprentissage conclu jusqu'au 30 juin 2010. Les entreprises de moins de 50 salariés reçoivent, en outre, une aide de 1.800 euros par apprenti. Pour les contrats de professionnalisation, le montant de l'aide est de 1.000 euros, coup de pouce porté à 2.000 euros pour un diplôme CAP ou BEP. En vigueur pour toute embauche réalisée à partir du 24 avril, ces mesures n'avaient pas décollé avant l'été. Le recours à ces dispositifs reste très inférieur à son niveau de 2008, selon les derniers bilans réalisés par le ministère du Travail (lire graphique ci-contre). Et il n'est pas sûr que les engagements pris début juillet par 50 grandes entreprises dans le cadre de la mission Proglio sur l'alternance suffisent à maintenir un rythme d'avant-crise.Autre mesure qui nécessite une campagne active de promotion, les « contrats passerelles ». Renouant avec les aides à l'emploi dans le secteur non marchand (collectivités locales, associations?), le gouvernement a pourtant concocté un dispositif particulièrement avantageux puisque l'État prend à sa charge 90 % du salaire brut par heure travaillée. En posant, comme seule condition, que ces emplois soient à terme transférables vers le privé. Les premiers contrats n'ayant été signés que début juillet, la montée en charge vers les 30.000 programmés d'ici à juin 2010 risque d'être trop lente pour se voir dans les statistiques de l'automne.Seul réconfort, le succès des contrats aidés dans le secteur privé. Et tout particulièrement des contrats initiative emploi (CIE) pour lesquels l'exécutif a débloqué 150 millions d'euros entre juin 2009 et juin 2010. Avec un rythme de placement mensuel de 32.000 contrats sur les six premiers mois de 2009, contre 17.000 en moyenne en 2008, le gouvernement devrait sans difficulté atteindre son objectif de 50.000 CIE supplémentaires d'ici à l'été 2010?
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