Berlin bien décidé à sauver à nouveau Hypo Real Estate

Le plan de sauvetage de Hypo Real Estate (HRE) n'aura finalement pas vécu une semaine. Samedi matin, la banque munichoise a confirmé la rumeur qui circulait depuis deux jours : les banques privées ont refusé d'accorder la ligne de liquidité prévue. Du coup, l'ensemble de l'édifice de ce plan d'urgence échafaudé lundi dernier par le gouvernement et dont le point d'orgue était une garantie de 35 milliards d'euros assurée à 76 % par l'État fédéral s'est effondré comme un château de cartes. HRE ne cache pas que cet échec " menace l'unité du groupe " .Le talon d'Achille du plan a donc conduit à son échec. Berlin n'avait pas voulu d'une nationalisation et avait exigé la contribution des banques privées. Or, ces dernières, qui traînaient déjà des pieds, se seraient retirées à la vue de l'état réel des besoins de liquidités de HRE. Selon certaines sources, ce n'est pas 35 milliards d'euros, mais 100 milliards d'euros dont aurait besoin la banque d'ici à fin 2009 ! Il est vrai que la fermeture de facto du marché monétaire creuse chaque jour un peu plus le trou de Depfa, cette filiale de HRE qui refinance ses projets à long terme sur ce marché à court terme.Le ministre des Finances, Peer Steinbrück, n'a pas caché sa colère à l'encontre de la direction de HRE. Mais Berlin n'a pas le choix : il lui faut élaborer un nouveau plan de sauvetage. La semaine dernière, une étude de la Bundesbank avait prédit un véritable cataclysme financier européen en cas de faillite de HRE. La chancelière, Angela Merkel, a donc martelé qu'elle ne permettra pas que " la situation critique d'un institut financier mette en danger tout le système ". Du coup, le gouvernement affirmait travailler " sous haute pression " à un deuxième plan de sauvetage. Hier soir, un sommet de crise avec les dirigeants des grandes banques se tenait à Berlin. Peer Steinbrück a assuré que les banques privées devaient de nouveau participer. " Quand on a déversé des débris devant la porte, on doit aussi participer au balayage ", a-t-il résumé. Mais sa marge de manoeuvre est désormais bien faible.
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