Des fréquences pour l'Internet mobile

Les autorités américaines ont tranché mardi. Les fréquences hertziennes laissées vacantes par le basculement de toute la diffusion de la télévision en numérique, prévu en février prochain, pourront être utilisées pour des connexions Internet sans fil. Cette décision apparaît comme une victoire des poids lourds de l'Internet (Google, Microsoft?) contre les chaînes de télévision traditionnelles (Fox, ABC, CBS, NBC). Mais elle s'inscrit aussi dans une tendance de fond. En France, pour décider d'attribuer, à l'horizon 2012, au secteur des télécommunications, une partie des fréquences utilisées aujourd'hui par la télévision analogique, le gouvernement s'est appuyé sur des études prospectives sur les usages de la télévision, de la radio et de l'Internet. Ces études, synthétisées par le cabinet BS Conseil et remises en octobre à la commission parlementaire du Dividende numérique, font le constat de deux populations dont les usages s'éloignent de plus en plus. Les générations « natives » numériques, nées après 1973, suréquipées en terminaux personnels et mobiles, ont une consommation média de plus en plus tournée vers les usages à la demande, libérée des contraintes du temps, souvent en situation de mobilité. À la différence de leurs aînés, les plus de 35 ans, dits « immigrants numériques », ils n'associent plus un média ? télévision ou radio ? à un terminal donné. Pour eux, tous ces médias deviennent «?solubles?» dans Internet, qu'il soit fixe ou mobile. Permettant l'interactivité et la personnalisation, les technologies IP (Internet Protocol) correspondent mieux aux attentes des natifs numériques que la diffusion hertzienne traditionnelle. technologies montantesAvec la montée en puissance de ces générations, les technologies IP pourraient se substituer à la radio numérique et à la télévision mobile personnelle (TMP) par voie hertzienne. Et peut-être conduire à abandonner à d'autres usages les fréquences affectées à la TMP ou à la radio numérique dont les lancements restent à venir. Mais les immigrants numériques, encore fidèles au téléviseur du foyer, pèseront aussi dans les dix prochaines années pour que ces fréquences soient utilisées à la généralisation de la télévision haute définition, voire, plus tard, de la télévision en relief. Isabelle Repiton
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