Les salaires fixes s'envolent

Lorsqu'on fait un effort d'un côté, on se rattrape de l'autre. Avec la crise, les banques ont infligé une sérieuse baisse des bonus à leurs salariés. Certaines comme UBS ou Bank of America n'ont même pas versé de bonus l'an passé et limiteront ceux de 2009 et des années à venir. Pour compenser le manque à gagner de leurs banquiers, certains établissements ont annoncé des hausses significatives de leurs salaires fixes. Bank of America-Merrill Lynch, UBS, Morgan Stanley et Citigroup ont déjà franchi le pas. Bank of America-Merrill Lynch a procédé à une hausse de 70 % des rémunérations fixes de ses banquiers les plus seniors. L'objectif est double : rééquilibrer les salaires des anciens de Bank of America qui étaient bien inférieurs à ceux pratiqués chez Merrill Lynch. Mais surtout, retenir les rares anciens de Merrill qui n'ont pas quitté la banque depuis son rachat. Chez UBS où les hausses ont été en moyenne d'environ 50 %, il s'agit de retenir les banquiers mais surtout de compenser l'absence de bonus. Même constat chez Citigroup qui ne pourra pas verser de bonus important dans la mesure où le Trésor américain est son principal actionnaire avec 34 % de son capital. Chez Morgan Stanley, les bonus ne retrouveront pas les niveaux des années précédant la crise mais ne seront pas supprimés pour autant. Cela n'a pas empêché la banque d'augmenter massivement les salaires fixes de ses dirigeants et banquiers. L'objectif est que la plupart conservent le niveau de leur rémunération totale antérieure. D'après les cabinets de recrutements, les meilleurs banquiers seniors (managing director), dont la rémunération fixe varie habituellement entre 150.000 et 200.000 dollars par an, ont vu leur salaire doubler ! Celles des plus jeunes ont augmenté entre 20 % et 50 % selon l'expérience et les performances de chacun. Toutefois, dans cet élan de générosité, Morgan Stanley a plafonné à 2 millions de dollars l'ensemble de la rémunération (fixe + bonus) de ses banquiers.Dans ce contexte, les banques françaises sont dans une situation inconfortable pour faire évoluer les rémunérations de leurs salariés. D'un côté, les aides de l'État les empêchent de recourir à d'importantes hausses de bonus. De l'autre, elles se sont engagées à ne pas proposer de bonus garantis au-delà d'un an. Et pour le moment, la hausse des salaires fixes n'est pas prévue, d'autant que les charges appliquées sont plus élevées en France que dans les pays anglo-saxons. Le patron de la banque d'investissement de la Société Généralecute; Générale avait d'ailleurs déclaré en mai dernier qu'il était contre cette pratique. Mais à court terme, « les banques françaises seront peut-être contraintes d'y recourir pour leurs meilleurs éléments afin de s'aligner sur la concurrence », s'interroge un recruteur. M. Pe.
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