Gordon Brown met les banques sous pression

À quelques semaines du sommet des pays industrialisés et émergents (G20), à Londres le 2 avril, sur la réforme urgente dont a besoin le capitalisme financier international pour que soit évitée toute nouvelle crise à l'avenir, les grandes banques de la planète vont devoir se livrer à leur examen de conscience. Elles sont invitées à Londres le 24 mars par le Premier ministre, Gordon Brown, à ouvrir les chapitres les plus critiqués de leurs pratiques professionnelles. JP Morgan, HSBC, BNP Paribas?, les plus grandes enseignes seront présentes, à en croire le quotidien nippon « Nikkei », qui a révélé la date de ce rendez-vous, que BNP Paribas a confirmé à « La Tribune ».Manque de régulation et de transparence, moralisation des rémunérations, secret bancaire (que Singapour et Hong Kong semblent prêts à assouplir), paradis fiscaux, les chantiers sont substantiels. Pour nombre d'économistes, il n'y aura pas de véritable sortie de crise sans le retour d'un fonctionnement normal du crédit pour irriguer l'économie. Un objectif lui-même conditionné au rétablissement de la confiance entre banques.dénoncer les primesIl y a plus d'un mois, Gordon Brown avait évoqué devant le Congrès américain la nécessité de se pencher sur la responsabilité des banques dans la crise. « Les banques doivent toujours servir le public et pas elles-mêmes », a-t-il de nouveau exhorté, vendredi, devant le Congrès du Parti travailliste écossais. Certaines d'entre elles n'ont pu garder la tête hors de l'eau que grâce au soutien que leur ont octroyé les États, qui n'ont parfois pas hésité à les nationaliser. Aujourd'hui, leur contribution à la résolution des difficultés économiques est attendue avec impatience. BNP Paribas souhaite ainsi dénoncer les primes hors de contrôle qui ont poussé les traders à prendre des risques inconsidérés sur les marchés, et « posent la question de l'appropriation de la substance même des banques ».En janvier au forum de Davos, Stephen Green, patron de HSBC, voulait réunir un « B20 » sur le modèle du G20 pour faire avancer la réflexion au sein de la profession. Parmi les préoccupations, l'évaluation des produits financiers titrisés (CDO, CDS?) ne figurant pas au bilan des banques et dont la négociation (sur les marchés de gré à gré) est aujourd'hui gelée. « Il y a urgence à stabiliser le prix de ces actifs », commente un banquier, qui prend l'exemple de l'État suédois qui, lors de sa précédente crise bancaire, avait fait procéder à une évaluation sans concession des actifs en cause qu'il a ensuite rachetés ». Ces sujets seront au centre de la visite d'Angela Merkel à Londres, les 13 et 14 mars.
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