Ruée vers l'Internet haut débit dans les campagnes américaines

Éric Chalmet, à New YorkLe secteur des télécoms américain est dans les starting-blocks. Des centaines de sociétés ? opérateurs de réseaux, de téléphonie et d'Internet, câblo-opérateurs, équipementiers ? souhaitent profiter des 7,2 milliards de dollars inclus dans le plan de relance de l'administration Obama pour développer l'Internet haut débit. Deux entités fédérales sont chargées de distribuer ces subventions : le département de l'Agriculture, doté de 2,5 milliards, bien placé pour piloter les projets en zones rurales, et l'Administration nationale des télécommunications et de l'information (NTIA), dont les 4,7 milliards de subventions devront être accordées avant octobre 2010.Sur 218 millions d'Américains, soit 72 % de la population des États-Unis qui utilisent Internet, seuls 64,6 millions sont connectés au haut débit. Près des deux tiers (62 %) des zones rurales n'y ont pas accès. Pour relever le défit lancé par la Maison-Blanche, plus de 500 entreprises, collectivités et associations de consommateurs ont participé à une réunion organisée à la mi-mars par la NTIA, le département de l'Agriculture et la Commission fédérale des communications (FCC) à Washington.développer les activitésLes opérateurs de télécoms régionaux tels Windstream Communications, CenturyTel et Frontier Communications devraient s'empresser de demander des subventions, lorsque la FCC aura dévoilé leurs conditions d'attribution d'ici à la mi-juin. En revanche, les fournisseurs de solutions réseaux pour Internet ? dont le premier d'entre eux Cisco Systems et le fournisseur de réseaux optiques numériques Infinera ? ne comptent pas solliciter de subventions mais en profiter indirectement, via les projets de leurs clients.Directeur général de la Mid-Atlantic Broadband Cooperative (MBC), chargée d'équiper les zones rurales et défavorisées du sud de la Virginie, Tad Deriso a déjà évalué l'enveloppe qu'il espère percevoir. « Nous comptons demander entre 30 et 40 millions de dollars, ce qui devrait notamment nous permettre d'équiper l'ensemble des écoles de la maternelle à la fin de la primaire à travers notre État et développer nos activités dans l'est de la Virginie alors que nous ?uvrons surtout dans le Sud et le Sud-Ouest », se félicite le responsable. Créée en 2004, cette coopérative a déjà connecté une douzaine de villes et de zones rurales ainsi que des universités et écoles à l'aide de subventions de l'État de Virginie et du département du Commerce.De grands opérateurs pourraient décliner l'invitation du gouvernement fédéral. AT&Tmp;T, Verizon et Qwest s'opposent à ce que des petits concurrents bénéficient de subventions dans des régions où ils sont présents et militent pour qu'elles soient exclusivement réservées aux zones non desservies. Ces mêmes opérateurs critiquent des aides fédérales susceptibles d'être assorties de règles strictes en matière de neutralité d'Internet, ce principe au nom duquel ils ne peuvent faire participer les fournisseurs de contenus comme Ebay ou Facebook au financement de leurs infrastructures haut débit ou facturer des commissions plus élevées à certains sites pour leur accorder des priorités de trafic ou d'application. Enfin grands opérateurs, représentés dans la Wireless Communications Association par exemple, ou petit rivaux comme Comptel craignent que l'administration fixe des critères trop élevés de rapidité d'Internet, susceptibles de rogner leurs marges. nd
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