Hôtelier, exportateur, consultant, expert en patrimoine culturel et en opéra, Francis Wacziarg incarne la France en Inde depuis quarante ans, au point de passer parfois pour le véritable ambassadeur de notre pays à New Delhi. Avec un paradoxe?: cet homme qui incarne la France en Inde a poussé l'amour de ce pays jusqu'à se faire naturaliser indien?!« Ma décision de m'installer en Inde?? Je l'ai prise sans doute dix minutes après la descente de l'avion, la première fois?! »?: pour Francis Wacziarg, 67 ans aujourd'hui, l'arrivée en Inde, en 1969, a été une révélation et il n'en est jamais reparti. À une époque où l'Inde était loin d'avoir commencé son développement et où les Occidentaux ne s'y bousculaient pas, il enchaîne les missions?: poste d'expansion économique de Bombay, représentant de la BNP à Delhi?En 1979, il franchit un pas décisif en créant un bureau d'achat. « Aujourd'hui, nous représentons une soixantaine de sociétés », explique Francis Wacziarg, qui emploie près de 250 personnes dans cette activité, avec des bureaux à Delhi, Bombay, Bangalore, etc. En parallèle, l'homme d'affaires, également représentant du CIC, développe une activité de consultant et aide des groupes comme Lacoste ou Accor à s'implanter.Un nouveau métier s'ajoute à sa palette quand ce passionné du patrimoine indien tombe sur les ruines d'un monumental château dans le Rajasthan. Avec un ami indien « nous l'avons acheté pour une bouchée de pain. Après six ans de travaux, nous avons ouvert en 1991 un hôtel avec six chambres », raconte-t-il. Aujourd'hui entièrement restauré, le Neemrana Fort, avec 60 chambres, incarne en Inde l'hôtellerie de patrimoine. Au point d'être devenu une marque?: le groupe Neemrana Hotels, possédé à 50/50 par Francis Wacziarg et son associé, compte désormais quinze établissements.passionnéFrancis Wacziarg se passionne également pour la culture?: il a créé une fondation pour faire connaître l'opéra occidental en Inde, et vient de lancer un comité de l'association Vieilles Maisons françaises pour recenser tous les bâtiments construits en Inde par des Français. « Je travaille plus aujourd'hui que quand j'avais 40 ans, lance ce passionné. Ce qui m'intéresse c'est créer des choses qui n'ont pas déjà été faites. » Quitter l'Inde?? La question ne se pose pas. Francis Wacziarg, qui a opté pour la nationalité indienne en 1990, « se félicite tous les jours d'être ici ». Mais il met un point d'honneur à s'habiller à l'occidentale et sert un rôti de b?uf pommes de terre sautées à ses visiteurs?: « On ne quitte jamais sa culture », sourit-il? n

latribune.fr

22 Juill 2009, 1:46

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