Les baissiers sur le dollar font un retour discret

Au cours des dernières semaines, le dollar, fort de son statut de valeur refuge retrouvé, résistait même aux mauvaises nouvelles. Mais celles de vendredi ont été si détestables qu'il a fini par plier, redonnant du poids aux baissiers, les « ours ». Les destructions d'emplois aux États-Unis les plus importantes depuis trente-quatre ans et la remontée du taux de chômage au plus haut depuis quinze ans ont eu raison de la résistance du billet vert. Lundi, il a reflué jusqu'à 1,2950 pour 1 euro, au plus bas dans les transactions. A ce niveau, néanmoins, le dollar reste à l'intérieur de la fourchette de transactions dans laquelle il évolue depuis trente séances, balisée par un point bas à 1,3115 et un point haut à 1,2390. Pourra-t-il s'y maintenir durablement??  «?artificiellement?» dopéAu début décembre, l'enquête mensuelle de l'agence Reuters auprès d'une soixantaine de stratèges changes des plus grandes banques internationales faisait ressortir le sentiment que le dollar était désormais correctement valorisé et que les monnaies concurrentes auraient du mal à s'apprécier en 2009, dans le contexte de récession généralisée et de faiblesse des taux d'intérêt. L'enquête révélait également que les économistes en question montraient quelques réticences à faire des prévisions dans le contexte actuel d'incertitudes. « On ne sait tout simplement pas comment l'évolution de la situation en termes de politique monétaire et budgétaire va se répercuter sur le marché des changes », avoue humblement le stratège de Barclays Adarsh Sinha. Il n'empêche qu'un certain nombre d'intrépides estiment que la dilution de l'aversion au risque et la fin du débouclage des positions à effet de levier et des rapatriements de capitaux vont faire passer au dollar un mauvais quart d'heure. Et d'avancer que ces trois facteurs, qui avaient permis à l'indice pondéré du dollar face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis de gagner 20 % de sa valeur entre la mi-juillet et la mi-novembre, l'avaient « artificiellement » dopé. Ainsi, Bob Sinche, stratège change et taux de Bank of America à New York, juge que l'édifice sur lequel s'est bâtie la reprise du dollar n'est pas solide et que l'on va assister à une correction. Il pronostique une parité euro-dollar de 1,44 d'ici à la fin du premier trimestre 2009. Isabelle Croizard +BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
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