Réforme de la formation professionnelle  : priorité aux « publics fragiles »

Pour la cinquième séance de négociation sur la formation professionnelle, syndicats et patronat sont entrés, hier, dans le vif du sujet. Ils ont suivi les consignes de Laurence Parisot qui, le matin, leur avait demandé, sur Europe 1, de discuter contenu et d'arrêter de parler des mécanismes de financement.Sous l'intitulé « Sécurisation des parcours professionnels », le texte élaboré par le Medef prévoit un accès prioritaire à la formation aux salariés ayant besoin d'une reconversion ou aux demandeurs d'emploi. Dans le premier cas, les entreprises pourront solliciter leur organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) pour obtenir un financement spécifique de périodes de professionnalisation. Dans le cas des chômeurs, des actions de formation ? de 400 heures au maximum ? pourront aussi être prises en charge par les Opca, après signature d'une convention avec le nouveau Pôle emploi, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors. Surfant sur cette idée, la CFDT a demandé, dès l'ouverture de la séance d'hier, que les excédents des OPCA et du Fonds unique de péréquation soient, à court terme, utilisés pour former les salariés au chômage partiel.accompagnement renforcéCette priorité aux « publics les plus éloignés de l'emploi » trouve son prolongement dans les entreprises, avec un accompagnement renforcé par un « référent » des salariés les moins qualifiés (sans diplôme ou de niveau CAP ou BEP) dans le cadre des contrats de professionnalisation. Plus largement, pour les entreprises, le projet simplifie les dispositifs. L'employeur n'a plus besoin de distinguer les trois catégories (adaptation au poste de travail, évolution de l'emploi, développement des compétences) prévues dans l'accord de 2003. Seule contrainte : les actions d'adaptation au poste de travail doivent être effectuées pendant le temps de travail. En revanche, à titre expérimental, un accord de branche ou collectif peut autoriser des formations « ouvertes et à distance » hors du temps de travail quelle qu'en soit « la nature ».Enfin, le texte renforce les missions de conseil des OPCA à l'égard des entreprises. En contrepartie, il les oblige à faire preuve d'une plus grande transparence sur leur activité et sur leurs critères de prise en charge des formations.Les partenaires sociaux se retrouveront, les 16 et 22 décembre, pour d'ultimes séances de négociation au cours desquelles ils devront notamment discuter du droit individuel à la formation (DIF). La semaine dernière, Nicolas Sarkozy les a enjoints de trouver un accord avant le 1er janvier, sous peine de voir le gouvernement reprendre la main. Agnès Laurent
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.