Convertibles  : les investisseurs courtisés

émissionsLa réouverture du marché primaire des obligations convertibles (OC) depuis le 24 mars, lorsque ArcelorMittal a levé 1,25 milliard d'euros, permet déjà au millésime 2009 de s'inscrire à la deuxième place des cinq dernières années. En à peine plus de trois mois, quelque 12,5 milliards d'euros ont été levés par des sociétés européennes, relèvent les analystes d'Exane Derivatives, qui dénombrent 26 émissions de ces titres hybrides alliant les perspectives de gains des actions et la protection des titres de dette à revenu fixe. On reste certes loin du record de 52,1 milliards affiché en 2001, mais José Antonio Gagliardi, responsable de l'origination des obligations convertibles à la Société Généralecute; Générale, garde bon espoir de voir le cap des 20 milliards d'euros approché cette année. Un pronostic que partage Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Dérivatives, pour qui l'objectif de « 25 milliards de capitaux pourrait même être dépassé si le scénario de 2003 se répète, avec un quatrième trimestre qui fut le plus actif de l'histoire pour les émissions de convertibles (plus de 30 milliards d'euros) ».L'environnement reste très favorable pour ces titres, car la valorisation de leur option de conversion en actions permet de substantielles économies pour l'émetteur au regard d'un emprunt classique. Et avec une volatilité qui reste proche de 30 %, cette option vaut cher. Ainsi, « PSA Peugeot Citroën, qui a émis pour 500 millions d'OC le 23 juin, a-t-il offert un coupon de 4,45 % pour des titres venant à échéance dans six ans et demi, quand la semaine suivante il a dû offrir un rendement de 8,375 % pour 750 millions d'obligations d'une maturité de cinq ans », relève José Antonio Gagliardi. À l'aune de ces deux opérations, ce professionnel estime que les convertibles ne sont donc pas exclusives d'une émission de dette ordinaire, mais que « ces appels au marché se complètent et permettent aux émetteurs de diversifier leurs bases d'investisseurs ». conditions attractivesParmi ceux-ci, il distingue d'ailleurs la part majoritaire reprise dans les placements par des investisseurs directionnels, qui ont relégué la portion des arbitragistes à moins de 40 %, une situation qui tranche avec celle qui prévalait lors des émissions record de 2001. Les investisseurs de long terme sont attirés par des conditions qui restent attractives malgré la détente de la prime de risque constatée. Laurent Roussel juge que « le rapport de force n'a jamais été aussi favorable pour les investisseurs, qui peuvent aussi investir dans des obligations classiques, elles aussi historiquement bien rémunérées ». Cette alternative qui leur est offerte a pour conséquence de limiter l'importance de la prime de conversion des convertibles à l'émission. De sorte que sur l'ensemble du gisement des convertibles européennes, dont l'encours atteint 85 milliards d'euros, cette prime ne représente actuellement que 5,4 années de rémunération des OC. Pour mémoire, ce ratio calculé par la Société Généralecute; Générale était de 12,5 années en 2004, ce qui supposait alors une forte appréciation du cours de l'action sous-jacente. Aujourd'hui, la situation est le reflet des faibles perspectives de valorisation des actions européennes.
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