Allemagne : un plan jusqu'à 400 milliards

Après avoir longtemps défendu une politique d'actions ponctuelles, le gouvernement allemand veut à présent mettre sur pied au plus vite son plan de sauvegarde du système financier. Dès aujourd'hui, le projet de loi devrait être finalisé et soumis au Parlement dès demain. Tout serait alors fait pour une adoption en fin de semaine de ce plan dont le montant global pourrait atteindre 300 à 400 milliards d'euros.Les trois quarts de cette somme prendraient cependant la forme de garanties sur les crédits interbancaires. L'idée est de faire revenir la confiance entre les établissements financiers et de les engager à se prêter à nouveau entre eux. Le quasi-blocage du marché interbancaire met en effet en danger le refinancement des banques et leurs positions de liquidité.Parmi les mesures concrètes, on évoque l'idée de " certifications " sur la solidité du bilan des banques qui pourrait être attribuées par la Bundesbank ou le régulateur boursier, la BaFin. L'autre aspect du plan allemand est également le plus controversé. Il prévoit l'injection de 50 à 100 milliards d'euros de la part de l'État pour renforcer les fonds propres des banques privées, des banques régionales publiques (Landesbanken) et des assureurs. Ces injections pourraient prendre, dans le cas des banques privées, la forme d'une prise de participation. Mais le terme de " nationalisation " reste encore banni, cette intervention n'étant que " temporaire ". Surtout, le ministre des Finances, Peer Steinbrück, a prévenu dès samedi que ces aides seraient accompagnées de " conditions très rigides ". L'État devrait donc avoir son mot à dire, sur la stratégie, les salaires et les conditions d'attribution des crédits accordés par la banque.La chancelière Angela Merkel a donc dû changer sa stratégie et abandonner l'idée de sauvetage ciblée. L'échec, la semaine dernière, du premier plan de sauvetage de la banque Hypo Real Estate (HRE) en raison de la pusillanimité des banques privées, n'est pas pour rien dans cette volte-face. Mais c'est évidemment la dégradation rapide de la situation sur les marchés boursiers et interbancaires qui a rendu urgent la mise en place d'un plan global dans le cadre international.ÉLECTIONS GENERALES DANS UN ANPour Angela Merkel, l'essentiel demeurait cependant de conserver la maîtrise des sommes engagées et de ne pas " cotiser " aveuglément à un plan européen. Car, à un an des élections générales, l'opinion publique est loin d'être enthousiaste à l'idée d'utiliser l'argent public pour sauver les banques. Dans le très populaire Bild hier, la chancelière a déjà commencé à défendre son plan en affirmant qu'elle le lançait " non dans l'intérêt des banquiers mais dans celui des citoyens ".
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