Les laboratoires ne délocalisent pas que la production dans les pays à bas coûts

Comme l'informatique ou les télécoms avant elle, l'industrie pharmaceutique se tourne vers les pays asiatiques en développement - Chine et Inde en tête- pour sous-traiter non seulement la production, mais aussi la conception de ses médicaments, de la recherche aux essais cliniques. C'est ce que souligne une étude du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PWC) publiée aujourd'hui et que s'est procurée La Tribune en exclusivité.Selon ses auteurs, les laboratoires ne considèrent plus l'Asie seulement comme un réservoir de main-d'oeuvre à bas coûts. Ils y trouvent aussi des chercheurs de qualité. « Dans un contexte de baisse de productivité de la R&D, ces pays deviennent incontournables pour trouver de nouvelles compétences. Rien qu'en Chine, en 2007, on comptait 128 universités et collèges de medecine et de pharmacie!» indique Anne-Christine Marie, associée chez PWC. Autre attrait pour les laboratoires occidentaux : la dynamique de ces zones. « Le marché pharmaceutique asiatique croît de 10 à 15 % par an, contre 5 à 7 % pour les pays du G7. D'ici à 2020, la Chine sera le deuxième ou troisième marché pharmaceutique mondial », rappelle l'étude. Enfin, les risques apparaissent moins importants que par le passé. «L'Inde compte plus de 100 installations industrielles approuvées par la FDA [autorités de santé américaines]. Quant à la Chine, depuis qu'elle est devenue membre de l'OMC en 2001, ses standards en matière de propriété intellectuelle ou de contre-façon se rapprochent de ceux des pays occidentaux», indique Anne-Christine Marie. Pas étonnant dès lors que le poids de ces pays aillent croissant : le marché chinois de la sous-traitance en R&D devrait passer de 186 millions de dollars en 2007 à près de 800 millions en 2012. Même tendance pour les essais cliniques, dont pas moins de 900 sont menés en Chine. Des risques demeurent toutefois. En août dernier, l'Institut des sciences médicales de New Delhi (Inde) révélait le décès de 49 nourrissons soumis à des tests cliniques pour des laboratoires étrangers, notamment Roche et Novartis. Au final, le facteur économique demeure central. En Inde, les coûts salariaux ne représentent que 30% de ceux pratiqués en Europe et les essais cliniques sont deux fois moins chers qu'aux Etats-Unis.AUDREY TONNELIER
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