La Bourse de Paris doute des perspectives de 2009

La Bourse de Paris aurait-elle pu connaître un autre sort hebdomadaire ? Rien n'est moins sûr. En une semaine, l'indice CAC 40 a fondu de plus de 4 %, portant ainsi son recul à 6 % depuis le début de l'année. Il est même repassé depuis jeudi 12 février, sous la barre fatidique des 3.000 points. Non pas parce que les publications de résultats annoncées au cours des cinq derniers jours seraient bien en deçà des attentes. En l'occurrence, pour les neuf sociétés concernées, les chiffres se sont révélés globalement en ligne avec les attentes. Et cela pour au moins une raison. Les analystes ont corrigé l'essentiel de leurs erreurs d'appréciation en trois mois. Durant cette période, les experts ont, selon les données du consensus fourni par FactSet, abaissé leurs prévisions de bénéfices de 21,6 % pour l'ensemble des groupes composant le DJ Stoxx 600, sachant que le taux de révision a atteint 7,1 % en janvier. D'ailleurs, on retrouve parmi les cinq premières fortes hausses du CAC 40 sur la semaine une majorité d'entreprises ayant fait part de leurs états comptables au titre de l'exercice 2008. Sanofi-Aventis, Pernod-Ricard, Michelin ou encore STMicroectronics font partie de celles-là. Pour autant, les investisseurs n'ont pas pris ces annonces pour argent comptant. Ils ont d'ailleurs plutôt eu tendance tout au long de la semaine à se focaliser davantage sur les indicateurs macroéconomiques, qui ont plutôt été de nature à conforter l'idée d'un enlisement conjoncturel. Et c'est bien là que le bât blesse. D'après Pierre Sabatier, président de Prime View, les niveaux de valorisation intègrent l'hypothèse d'un recul de 35 % des bénéfices en 2009. Une réalité très éloignée de celle des analystes, qui anticiperaient encore une stagnation des profits cette année. Dans certains cas, les projections semblent pour le moins optimistes. Le consensus tablerait encore sur un rebond moyen de 50 % des résultats pour les secteurs de la banque et de l'assurance. Seule certitude Du côté du secteur de l'immobilier, la hausse pourrait s'élever à 20 %. Irréaliste ? Sans doute. En moyenne, la marge d'erreur des analystes s'élève à 30 % entre le début et la fin de l'année pendant les périodes de crise. Mais comment dès lors interpréter les anticipations portant sur des chutes de 30,7 % des profits dans le domaine des matières premières, ou de 34 % dans la sphère technologique ? La curée pourrait-elle être au final plus importante ? Seule certitude : l'environnement économique ne montre pour le moment aucun signe de reprise. « La production industrielle du Japon est revenue à ses niveaux de 1987, tandis que celle de l'Allemagne a effacé huit années de gain », glisse Pierre Sabatier. Et d'ajouter : « l'activité des entreprises américaines s'est affaissée de 9 % en décembre par rapport au mois de novembre ». De là, l'expert voit poindre une menace. Celle de voir s'éroder fortement les marges sous l'effet de la baisse des volumes, et donc des économies d'échelle. Pour lui, le marché est entré dans une période où la volatilité devrait rester élevée tant que la purge n'aura pas lieu. Dès lors, Pierre Sabatier n'envisage pas un regain des marchés avant le second semestre.
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